SON AMBULANCE – Someone Else’s Déjà Vu

Joe Knapp a joué de la batterie, assuré les percussions et chanté dans Bright Eyes, le groupe de Conor Oberst, sur l’excellent album « Fevers and Mirrors » en 2000. Il représente à lui seul son nouveau projet, Son Ambulance. Il a sorti « Euphemystic » en 2001 et « Key » en 2004. Ces albums n’ont pas eu un succès retentissant. Il vient de mener à bien son troisième album avec l’aide de Jeffrey Koster : « Someone Else’s Déjà Vu ». Ils se partagent les compositions. Cet album dure pratiquement une heure et surtout il est bon, même si on ressent une impression mitigée à son écoute.

Il se présente comme un fourre-tout, sorte de petite symphonie floydienne qui compte 13 morceaux qui se répartissent en quatre parties : « A View of Minstrel Town », « About the Public Square », « To a Deserted Town » et « Farewell Pulse ». « A View of Minstrel Town » comprend « A Girl in New York City », qu’on pourrait qualifier de bossa nova revisitée par les collages de Jeffrey Koster, la voix adoucie, le Rhodes et le drum kit proéminent en appui, et qui donne une couleur très brésilienne au morceau, « Legend of Lizeth », une ballade animée par les voix, qui se transforme en rock progressif genre Pink Floyd époque Syd Barrett et qui se termine en un mur du son créé par les guitares, et « Quand Tu Marches Seul », un véritable festival instrumental assuré par Joe Knapp, qui joue du piano, du synthé, de la guitare électrique et qui assure les percussions. Il est aidé au chant par Jenna Morrison.

Vient ensuite « About the Public Square », qui comprend quatre morceaux : le doux « Wild Roses », « Horizons », relevé par le son lancinant du Hammond, « Yesterday Morning », un morceau doux où Stuart Shell joue du hautbois, et « Constellations », un morceau lent chanté par Joe Knapp qui s’accompagne à la guitare acoustique. « and » est une courte transition qui mène à « To a Deserted Town », introduit par « Juliet’s Son », un morceau pop remarquable, « The Renegade », un mid tempo qui se termine en un morceau expérimental cacophonique, et « Awakening », un autre morceau qui fait penser au Floyd.

On a droit ensuite à « Farewell Pulse », qui comprend le seul « Someone Else’s Déjà Vu », un long morceau doux amer qui conduit à la conclusion très triste représentée par « Requiem for a Planet », qui traite d’écologie un peu à la façon de Pink Floyd avec la voix, un piano et un synthé.

Cet album qui se voudrait concept est en partie raté malgré des qualités indéniables : il comprend des morceaux issus d’influences trop diverses et l’amalgame ne prend pas. De plus, il traite d’une façon assez mièvre les textes qui en gros tournent autour de l’amour qui se termine mal. On en attendait davantage au début mais l’album ne tient pas toutes ses promesses.

Pays: US
Saddle Creek Europe SCE120
Sortie: 2008/07/14