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RAGNAROK – Path

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Ragnarök, dans la mythologie scandinave, est une série d’événements incluant une grande bataille au cours de laquelle meurent (entre-autres) les dieux Odin et Thor. C’est aussi un jeu de rôle sur internet adapté d’une bande dessinée coréenne. C’est également le nom d’un groupe de métal norvégien. Mais le Ragnarök qui nous intéresse ici est une formation suédoise appartenant à la première époque du rock progressif scandinave. Ils ont enregistré leur premier album éponyme en 1975. A l’époque leur musique se rapprochait paraît-il de King Crimson époque « I Talk To The Wind ».

Ragnarök vient de nous sortir en septembre, après des années d’absence, un album qui, à l’instar de « Present » du Van Der Graaf Generator, reprend le line-up original du groupe, à savoir :

  • Peder Nabo : Claviers , madoline, guitare
  • Thomas Wiegert : Batterie
  • Staffan Strindberg : Basse
  • Hendrik Strindberg : Guitare
  • Peter Bryngelsson : Guitare, Dobro (résonnateur), Lap Steel (guitare dont on joue à plat, posée sur les genoux)

La comparaison entre « Present » du VDGG et « Path », l’album dont il est question ici, s’arrête là. Il ne s’agit pas à proprement parler de rock progressif, mais plutôt de Jazz-Rock, un véritable festival de la guitare. Si nos amis suédois ont été proches de King Crimson, à leurs débuts, force est de constater qu’ils restent influencés par certaines productions de l’infatigable chercheur qu’est Robert Fripp, en particulier la League Of Crafty Guitarists.

Le disque commence par « September » : plage planante, romantique, sur laquelle le groupe décline la guitare à l’envi. Tantôt acoustique, classique même, tantôt électrique (un peu à la Mark Knopfler), tout y est , même les harmoniques dont il est fait un usage subtil, comme un bouquet d’épices ajouté à la cuisson d’un bon plat (je reviendrai à cette comparaison culinaire ultérieurement). Vient ensuite un « Windows And Mirrors » Canterbrurien, faisant la part belle à la guitare électrique, avec des petites touches de musique indienne. Seul petit défaut : une batterie très conventionnelle, peu audacieuse. Ce n’est pas que Thomas Wiegert manque de talent ! Il le prouve largement dès que le disque s’anime, en particulier sur « Dog 1 » quatrième plage, rythmée, où son jeu devient très élaboré.

Cette plage est entourée de deux morceaux calmes d’inspiration asiatique : « Waterlevels » écrite par Peter Bryngelsson, ambiance chinoise, usage parcimonieux des harmoniques, apportant une atmosphère aquatique en accord avec le titre. Un titre qui n’est pas sans rappeler certaines œuvres de Steve Hackett, telle « The Red Flower Of Tachaï Blooms Everywhere » sur l’excellent « Spectral Mornings ». Autre pièce aux sonorités extrême-orientales : « Chinese River », écrite cette fois par Hendrik Strindberg et Peder Nabo, sur celle-ci transparaît un autre talent de soliste : celui du pianiste !
La suite de l’album est toute en finesse et variations, une atmosphère qui rappelle le très beau « Whitewater » du California Guitar Trio qui avait eu l’originalité de joindre à l’album un menu, suggérant un plat à déguster à l’écoute de chaque titre. « Path » convient également parfaitement pour accompagner un grand repas !

Alors voilà, je vous offre cette bafouille de pur profane ignorant tout de l’histoire du groupe. Amis lecteurs qui connaissez bien Ragnarök, veuillez pardonner un probable excès d’enthousiasme de ma part. J’aurai noté cet album pour lui-même, faisant fi du reste de la production du groupe. Mais après tout ce n’est pas plus mal, et qu’importe ma cotation, c’est l’album qui compte ! Et celui-ci en vaut vraiment la peine ! Un album tout en couleurs qui nous arrive en automne, bienvenu !

Pays: SE
Musea Records FGBG 4752
Sortie: 2008/09

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