KLOTET – En Rak Höger

Klotet est une formation suédoise, le nom signifie sphère (j’vous jure, c’est une collègue d’origine suédoise qui me l’a dit !), que je vais vous présenter (comme à l’habitude), brièvement :

• Mikael Styrke : batterie et percussions.
• Milvsesofia Rydahl : orgue, rhodes et claviers.
• David Hallberg : basse.
• Pål Sundström : guitares.

« En rak höger » aurait dû s’appeler « Kamel Karavan » (c’est vrai, caravane de chameaux, ça se dit comme ça !), tant l’influence des deux géants de la mouvance Canterbury est manifeste ! L’album a été enregistré à Uppsala à quelques encablures au nord de Stockholm, de là à dire que cette ville est à la capitale suédoise ce que Canterbury est à Londres, il n’y a qu’un pas et à l’écoute du disque, on est tenté de l’effectuer.

Dès les premières notes, on se croit plongé dans un album de Camel, époque Peter Bardens (ou de Caravan). L’objet étant purement instrumental, j’ai pensé à « The Snow Goose », la flûte en moins. Nous nageons dans l’anachronisme ! Ce truc a été enregistré entre hiver et automne 2007 et les gars nous ressortent un son purement seventies, ils vont jusqu’à utiliser l’orgue Fender Rhodes (ce qui donne un petit côté kermesse au produit, qui à mon sens le rend difficile à écouter d’une traite).

Le disque est une suite de petites pièces reliées entre-elles tellement finement qu’il faut regarder son lecteur pour savoir quel titre on écoute. Je vous épargne les titres, possédant peu le suédois, et ma collègue ayant d’autres choses à faire que de traduire ce p… de disque (même pas vrai ! en fait, j’ai été trop feignant pour le lui demander, et surtout pour vous transcrire tout ça !). Je vous en citerai deux « Jagad Av Satan » et « Kontrollapparat » (très Magma, non ?), pour que vous compreniez bien l’ambiance progressive de l’œuvre.

Les premiers morceaux sont donc canterburiens à souhait, ensuite, plus on avance dans l’album, plus on se rapproche du jazz-rock ! On gagne en énergie au point de flirter avec le hard-rock à l’entrée du dernier titre : « Splittring ».

Une autre influence se manifeste au fur et à mesure du voyage à travers la galette : celle de Yes, en particulier au point de vue de la section rythmique, surtout sur « Den felande länken » et « Kontrollapparat ». Le bassiste et le batteur, maniant avec brio l’art du contretemps et de la syncope, ne sont pas sans rappeler le duo historique Chris Squire–Bill Bruford, influence majeure du groupe, puisque David Hallberg et Michael Stryrke, respectivement bassiste et batteur sont les principaux compositeurs de la musique présentée ici.

L’influence jazz-rock se fait donc de plus en plus sentir, Return To Forever n’est pas loin, et sur le très hispanisant « Ugglor I Mossen », avant-dernière plage du disque, on a même droit à la rythmique des castagnettes, rappelant le très beau « My Spanish Heart » de Chick Corea, et à des passages guitaristiques à la Al Di Meola.

Voilà un album bien écrit qui, s’il ne fait pas progresser le rock (mais est-ce le but ?), est agréable à l’écoute, fichtrement bien joué et sent le disque de potes qui se sont bien amusés en l’écrivant, en le jouant et en nous le font partager. Ca ne se refuse pas !

Pays: SE
Musea Records FGBG 4772
Sortie: 2008/08