CD/DVDChroniques

WILSON, Brian – That Lucky Old Sun

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

A cause de la drogue, Brian Wilson est resté figé dans les années soixante, celles de sa splendeur passée, qu’il essaie de faire revivre tant bien que mal avec traitement psychiatrique à l’appui. Faire un album dans ces conditions ne manque ni de culot ni de pertinence, même s’il n’atteint à aucun moment l’excellence de « Good Vibrations ». On ne peut revivre le passé ; tout au plus peut-on s’en donner l’illusion. The Police en a fait la triste expérience lors de sa récente tournée.

C’est pourtant ce que veut faire Wilson, en racontant ses souvenirs d’enfance en Californie et sa période glorieuse avant de sombrer dans une dépression sans fin. Il évoque l’époque bénie où ses frères vivaient et où il était en pleine possession de ses moyens. S’il parvient à donner le change, c’est grâce à ses musiciens, tous excellents. En même temps, c’est une ode à son pays natal, un paradis sur terre sans incendie volontaire et sans haine qu’il ne parvient pas à oublier. Son album ressemble à un dernier baroud d’honneur, une sorte de testament avant la lettre.

Chaque morceau ou groupe de morceaux est introduit par une très courte transition. Comme toujours, les harmonies vocales sont remarquables et constituent le point fort de l’album. Pour le reste, c’est dans la tradition du génie californien, bien aidé notamment par Scott Bennett, un multi-instrumentiste qui a pris à son compte les arrangements et l’a aidé dans sa démarche globale. Mais tous les musiciens qu’il a engagés font remarquablement leur travail.

L’album commence par le très court « That Lucky Old Sun », un morceau récurrent à travers tout l’album. Lui succède « Morning Beat », qui parle du bon moral que l’on peut avoir quand on se lève avec le soleil. « Room With A View » parle du paysage que l’on peut voir de sa chambre et de la pêche qu’on peut avoir le matin en se levant avec le soleil tempéré par le vent frais du large.

Mais les meilleurs titres sont « Forever She’ll Be My Surfer Girl », un chant d’amour très Beatles dédié à sa femme, « Mexican Girl », un morceau joyeux et festif où il parle de la proximité de ce pays latin voisin et de la beauté de ses filles, « Oxygen To The Brain », où il évoque les bienfaits de la vie en plein air, et « Midnight’s Another Day », avec son remarquable accompagnement au piano, qui parle de la fraîcheur nocturne qui favorise le rêve. Il termine par un hymne à sa région, la Californie du Sud, et il en profite pour sombrer dans la nostalgie en pensant aux jeux qu’il partageait avec ses frères quand ils étaient jeunes. Il fait ainsi le tour des paysages et de la vie insouciante mais active des années 50 et 60.

Bon album qui n’invente rien mais qui se penche sur la jeunesse des Beach Boys et reproduit parfois les meilleurs moments de leur carrière. Il permet à Brian Wilson de terminer en beauté. Il lui a fallu très longtemps pour se remettre au travail et rien que pour ça, il mérite le respect.

Pays: US
Capitol / EMI 509992 34830 26
Sortie: 2008/09/01

Laisser un commentaire

Music In Belgium