MYSTERY JETS – Twenty One
C’est le cas pour la plupart des albums, « Twenty One » ne délivre ses secrets qu’après plusieurs écoutes. Le groupe anglais Mystery Jets, formé à Twickenham, un haut-lieu du rugby, n’échappe pas à la règle avec son rock indie neo-psychedelia hérité des années 60, quand les groupes de la British Invasion et de folk rock ont introduit des sonorités orientales psychédéliques dans leur musique à l’aide d’instruments comme le sitar, pour n’en citer qu’un. Des groupes comme les Yardbirds, les Byrds mais aussi les Beatles, Pink Floyd, Cream ou les Stones ont largement fait appel à des instruments « exotiques ». Le LSD était aussi de la partie et a coûté à Syd Barrett sa santé mentale. Quand on joue les apprentis-sorciers…
Quarante ans plus tard, on assiste à la réémergence de ce genre très prisé à l’époque mais qui n’a pas duré très longtemps. La mode change tellement vite… Sur l’album « Twenty One », c’est surtout flagrant sur « Behind The Bunhouse », un morceau qui, après un blanc de plus de deux minutes que vous payez au prix de la musique, précède le titre caché qui porte le nom de l’album et le termine.
Bien avant ça, « Hideaway » commence par des bruits de sirène qui viennent troubler la quiétude de l’auditeur. Pour le reste, c’est un morceau pop rock assez entraînant qui ne va pas révolutionner la musique rock mais qui possède les ingrédients pour faire un hit. On y parle de la difficulté de vivre en paix. La nature de « Young Love » est un peu la même mais il s’agit ici d’un morceau encore plus facilement mémorisable qui comporte de bonnes harmonies vocales avec Laura Marling au chant partagé. On y traite d’une fille avec qui on a passé la nuit et que l’on cherche dans la ville parce que la pluie a effacé ses coordonnées. Cela tourne même à l’obsession.
Sur des paroles composées par Blaine Harrison et son père Henry, « Half In Love With Elizabeth » est un titre pop dont la musique respire la joie de vivre. Par les temps qui courent, ça ne fait de mal à personne. Pourtant, à bien y regarder, on y parle d’une fille qui aime deux mecs à la fois. Le drame ! « Flakes » est le premier morceau qui renoue avec le style psychédélique tout en gardant son caractère de ballade mid tempo. C’est un des bons morceaux de l’album. On y traite de la violence de la séparation, parfois, et de la haine qui l’accompagne.
Egalement bon sans être un chef-d’œuvre, « Veiled In Grey » parle des secrets de jeunesse que l’on ne tient pas à dévoiler quand on a passé l’âge des gamineries. Ici, c’est le synthé qui prédomine sur une musique appropriée. « Two Doors Down » parle d’un type qui tombe amoureux de sa voisine. Banal. Oui mais celle-ci, elle joue de la batterie et les voisins ne sont pas contents. « MJ » et le chanteur partagent le même secret : ils s’aiment mais ne le disent à personne. Le secret partagé rapproche…
Sur « Umbrellahead », il appelle de ses voeux le fait de rester enfant et de s’en remettre à sa mère quand il souffre. C’est tellement dur de vieillir. Voilà encore un titre qui ne manque pas de fraîcheur. « Hand Me Down » parle encore d’une fille qui semble en aimer un autre que lui. Pas de chance ! Sur « First To Know », un autre morceau pop entraînant, il ne la laisse pas respirer tant il est jaloux, au point de ne lui laisser aucune liberté. Enfin, « Behind The Bunhouse » est le titre psychédélique qui précède « Twenty One », le morceau caché triste avec une voix plaintive qui masque en partie le remarquable jeu de piano qui clôture l’album.
Bon album plein de fraîcheur qui comporte de belles mélodies et est plein de bons sentiments. Il s’adresse aux adolescents et adopte intelligemment leurs sujets de préoccupation sans leur faire la morale.
Pays: GB
Sixsevenine / Rough Trade / Konkurrent RTRADCD 451
Sortie: 2008/04/21