MIRAGE – Borderline
Mirage est un groupe français. Au nom du groupe, on pourrait s’attendre à un tribute band de Camel, puisqu’il s’agit du titre d’un des meilleurs albums de ce grand groupe de l’école de Canterbury. Il n’en est rien, le groupe joue sa propre musique ! Enfin quand j’écris qu’il n’en est rien, il est tout de même évident que la formation d’Andy Latimer est une source d’inspiration majeure de ce quintette.
Mirage est constitué de :
- Stephan Forner : Guitares et chant
- Cyrille Forner : Basses, et choeurs
- Joe Mondon : Batterie, guitare acoustique
- Philippe Duplessy : Claviers, chœurs, mirliton (oui, vous avez bien lu !)
- Agnès Forner : Flûte, choeurs
« Borderline » est le troisième opus du groupe, écrit en 2006, mais édité ce mois de juillet 2008. Le titre fait référence aux états psychotiques limites dont il est fait allusion tout au long de l’album.
L’album débute par un gimmick tourbillonnant au synthé (le groupe en est très friand!). On enchaîne sur le premier morceau : « Ordinary Madness » qui débute fort bien, très bien même, guitare acoustique, claviers discrets, belle ligne de basse, et superbe phrase à la flûte. On se croirait sur « The Snow Goose » de … Camel, bien sûr. Apparaît alors (selon mes oreilles, bien sûr, ces propos n’engagent que moi), un des principaux défaut de l’album : le chant ! Non pas que Stephan Former chante mal, il chante juste, pose bien sa voix, mais son interprétation manque de vie, de lyrisme. Peut-être est-ce dû à la traduction des textes en anglais ? Pourquoi ne pas essayer en français à l’avenir ? Le reste de la chanson est encore camélien.
Autre gimmick pour assurer la transition avec « Nothing Stops Me », il nous refont le coup du changement de fréquence radio de « Wish you were here » de Pink Floyd. Le début du morceau est d’ailleurs très proche du Floyd. Le reste du titre est beaucoup plus proche du néo-progressif, en particulier d’IQ (le chant de Peter Nicholls en moins… malheureusement !).
La suite du disque est de la même veine, du néo-prog, bien écrit, très bien interprété, mais… morceaux longs, très longs même, avec l’architecture classique du genre, longue intro, partie de chant, solos (guitare, claviers…) et final (à mon sens interminable). Un petit répit avec « When I Play (part 1) », acoustique, plaisant et … court ! La fin de l’album se rapproche de Camel avec « Blue Pill » (Borderline oblige !) et « When I Play (part 2) », on se rapproche du jazz, le talent rythmique (en particulier du bassiste) reprend la place qui lui revient. En d’autre termes, l’album se termine aussi bien qu’il avait débuté, mis à part le final : un enregistrement de chants d’oiseaux de plus de deux minutes (ben quoi, il y avait encore de la place sur le disque…).
Voilà donc un album mi Canterbury mi néo-progressif qui séduira probablement plutôt les amateurs du second style (vous aurez remarqué à mes commentaires que ce n’est pas tout à fait mon cas, à chacun ses goûts ! Ceci dit, il y a de nombreuses œuvres néo-prog qui ne manquent pas d’intérêt !).
Ces musiciens ne manquent pas de talent, le seul problème, selon moi, est qu’ils appliquent un peu trop la recette progressive au pied de la lettre, rendant le ventre mou de l’album en peu monotone (à mes oreilles, répétons-le). Amis amateurs de Pendragon ou Mostly Autumn, ne tenez pas compte de ma note (ô combien subjective !), écoutez, et faites votre propre opinion !
Pays: FR
Musea FGBG 4762
Sortie: 2008/07