IL CIELO DI BAGDAD – Export for Malinconique

Le projet Il Cielo di Bagdad est né en 2004 en Campanie et plus précisément à Aversa, dans la province de Caserta, au nord de Naples. Le groupe est parti en tournée et a peaufiné petit à petit sa musique, mélange d’ambient, de shoegazing et de musique électronique. Le groupe a sorti un EP de 7 morceaux en 2006. Il a récolté un succès inattendu en dehors de l’Italie et a même obtenu deux prix. L’album « Export for Malinconique » est le premier album du groupe.

Ambient ou pas, la musique n’a rien à voir avec « Ambient 1 : Music For Airports » (1978) de Brian Eno. C’est plutôt du côté de « Sonora Portraits » (1999) du même auteur qu’il faut chercher mais c’est moins élaboré et plus baroque, d’une certaine façon. L’intro « Stanno tutti bene » dure à peine plus d’une minute et tout se passe comme si les musiciens accordaient leurs instruments. On y décèle une musique qui ressemble un peu à celle de 10 CC mais ça dure ce que durent les roses, l’espace d’un instant. C’est du Ronsard, ça, non ? Le baroque « A Day of Wool » est d’un autre acabit et met le synthé de Nicola Mottola en évidence grâce à un thème répétitif qui devient lancinant.

Le groupe fait appel à un instrument relativement peu usité comme le diamonica (ou melodica) sur « First Light of Morning ». Cet instrument lui donne un caractère un peu plus exotique et une touche de rock progressif. Sur « Export for Malinconique », Il Cielo di Bagdad, qui comprend Luca Buscema, Giovanni Costanzo et Nicola Mottola et est parfois renforcé par quelques invités, utilise des bruits électroniques et fait appel à un violon, un synthé et deux pianos électriques dont un Wurlitzer. « Save Your Forest », un hymne à la nature, est un morceau très aérien qui comporte deux glockenspiels, un piano efx, un synthé qui lui donnent un aspect shoegaze et des samples programmés tandis que « Mr. Butterfly » est un morceau très lent relevé par un jeu de piano peu banal et un orgue qui surgit toujours à propos, le tout ponctué par des percussions remarquables. C’est un des meilleurs de l’album.

« L’ultimo gesto » est une ode au piano tant il est bien joué par Giovanni Costanzo. Le reste est fait de bric et de broc et cela donne au morceau son aspect baroque. « Magic Bus » est un autre titre aérien qui s’excite quelque peu après une intro un peu poussive. Cela donne un morceau tonitruant qui comprend un thème répétitif qui devient monotone vers la fin. Enfin, « Sunday Afternoon » ramène petit à petit la sérénité par son mélange d’orgue et de piano troublé par des bruits de reportage sportif enregistrés à la radio.

Bon album dont le principal défaut est sa durée : à peine un peu plus de 33 minutes pour un projet qui méritait mieux, notamment par le jeu de piano et d’orgue, très bien mis en valeur tout au long de cet opus intéressant.

Pays: IT
RecBedRoom rbr003
Sortie: 2008/10/13