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FROMUZ – Overlook

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Originaires de Kachkent en Ousbékistan, Fromuz, que l’on pourrait d’ailleurs écrire FromUz vu la signification évidente de leur nom, nous vient donc d’Asie centrale. Voilà qui est assez rare pour le signaler. Ils ont signé avec le label américain 10t Records et sorti leur premier album « Audio Diplomacy«  au mois de mars 2007. C’est dans une formation inchangée qu’ils reviennent avec « Overlook », sans nul doute un digne successeur du premier opus.

Déjà d’emblée, nous sommes séduits par la qualité de la couverture surréaliste. Elle pourrait évoquer les difficultés rencontrées dans le monde actuel ou dans la région d’où vient le groupe. Mais ce n’est là que supputations. Le reste du livret est aussi très soigné. On doit cet artwork à Ken Westphal.

L’album est instrumental comme il se doit puisque Fromuz se concentre avant-tout sur le côté musical et ils font cela à merveille tissant des ambiances fouillées, jamais saturées et baignées de moments intenses. Le groupe est influencé par un jazz-rock progressif mais également par la fusion. La guitare nous sort des soli mélodiques à souhaits, mais elle sait aussi partir dans des expérimentations qui peuvent nous guider tant vers Yes que vers King Crimson. Tous les musiciens sont de grande qualité. Le batteur est d’une finesse extrême, écoutez le passage central de « Stone Salad ». Le bassiste allie moments forts à des périodes calmes aux rondeurs groovantes.

« Other Side of the Water » débute de manière mystérieuse. L’atmosphère se dessine petit à petit, les effets sont nombreux. Le claviériste déploie ses talents alors que le guitariste arpège méticuleusement. Quand tout démarre véritablement, la guitare étire ses notes langoureusement à la façon du Floyd. Et puis ça s’emballe, le rythme s’accélère, les arrangements s’étoffent, la basse rebondit, la guitare se distord. A un moment on se croirait complètement chez Pink Floyd, période « Animals ». C’est alors le synthé qui partira en solo. Ah que c’est bon !

On sent aussi l’influence de la musique Classique, celle qui nous vient de l’est, plutôt Mussorgsky et Prokofiev. Le début de « Crashmind » ne laisse aucun doute. Mais quelle diversité ! C’est cela qui explique qu’on entre facilement dans l’album et qu’on n’a pas envie d’en sortir de sitôt. « 13th August » démarre sur des tons plus sombres, plus violents aussi. La guitare est déchirante et torturée alors que la rythmique s’affole. A un moment tout change et cela devient aérien jouant sur des vocalises synthétiques. Un peu plus loin, cela crépite comme si nous entendions le vol du bourbon.

La pièce maîtresse est « Return to Wax Inhabitants Town ». Elle est empreinte d’une myriade d’influences provenant des trente dernières années. C’est varié et intense mais aussi sacrément mélodique. Cela n’empêche pas des moments très travaillés côté effets, des effets qui rehaussent encore l’ensemble, ainsi que des rythmiques époustouflantes. L’influence des musiciens classiques de l’est est encore évidente par moments.

Le plus étonnant dans cette musique instrumentale, c’est qu’on ne s’ennuie jamais. Ils ont le bon goût de tout faire avec mesure. Du coup, on prend tout jusqu’à la dernière note, on emballe et on file vite le mettre sur la platine. Aucun doute, cet album est indispensable aux amateurs de jazz-rock progressif. Il régalera les fans de Planet X, Liquid Tension Experiment, Space Out et même ceux de Pink Floyd, King Crimson, Yes ou Taal. Encore une fois Fromuz réussit une merveille.

Pays: UZ
10t Records 10T10031
Sortie: 2008/09/09

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