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ESKANDARIAN, Ali – Nothing to Say

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Ali Eskandarian est un folk singer américain d’origine iranienne. Il est donc influencé tant par les grands tel Bob Dylan que par la musique traditionnelle d’origine persane. Comme tout bon folk singer qui se respecte, il se montre engagé ce qui au vu de ses origines ne doit pas être simple sur le territoire US. Mais il ne parle pas que de ça, il se penche aussi sur l’amour, la solitude et les voyages.

Ali est accompagné par Rob Friedman pour ce qui est des percussions, claviers et guitares autres que celles de notre star. C’est aussi Friedman qui produit l’album. Impossible de ne pas penser au grand Bob Dylan à l’écoute de cet opus. Ali Eskandarian doit l’avoir écouté sous toutes les coutures et dans des périodes très différentes. Si « Waking Up Is Hard To Do » est un Dylan traditionnel, les tons vocaux de « Memphis » ne sont pas sans rappeler l’époque de « Self Portrait ». Bon d’accord, cela devient un peu mielleux avec « All We Do ». C’est moins sympa et ça fait penser à Elvis… Mais tout cela est vite oublié quand on écoute le très intense « Black Tar Man ».

Il y a aussi du Jeff Buckley chez Eskandarian. Et puis, il joue merveilleusement avec sa voix. Ecoutez « Dangerous World » et vous comprendrez. « Government Meat » possède un petit quelque chose de Devendra Banhart. Superbe d’intensité une fois encore ! Vous n’y résisterez pas ! « Nobody » apporte les tons moyen-orientaux en sus. Quand on entend cela, on se dit qu’il aurait pu être signé par le label de Peter Gabriel.

Il se fait conteur sur « Her Red Leather Hat », l’occasion de se rendre compte du large panel de ses possibilités vocales. Ici c’est carrément les tons d’un Roger Waters dans ses instants d’illumination totale, mélangé avec un Dylan version Lanois. Une des perles de cet opus ! « Johnny Goes To War » est l’occasion de dénoncer les méthodes de recrutement de l’armée américaine qui va chercher ses recrues jusque dans les écoles afin de dénicher de la chaire fraîche pour envoyer sur le front. Résultat, Johnny perd un bras… mais il est heureux, il perd une jambe aussi… et est toujours heureux, il n’a que 19 ans mais a déjà retiré 23 vies. Peu importe puisqu’on lui a dit que c’était pour le bien du Monde. Comme pour ponctuer cette tragédie, « Eastern Fancy » nous dévoile des tons arabisants nous permettant de méditer sur le sort de Johnny. Splendides vocalises ici.

Ce jeune folk singer nous ramène aux sources du folk dylanesque et on aime ça. Si c’est aussi votre cas, il vous faut découvrir ce nouveau talent au plus tôt.

Pays: US
Wildflower WFL1321
Sortie: 2008/08/29

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