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WAY’S WOLF, Darryl – Night Music

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Voici le dernier volet de la trilogie du Darryl Way’s Wolf sorti la même année que le deuxième album du groupe.

A l’écoute de ce « Night Music » vous vous rendrez compte que l’album précédent : « Saturation Point«  en est en quelque sorte le négatif puisque si cet album était essentiellement instrumental avec une seule pièce chantée, sur « Night Music » c’est le contraire ! Faut dire que le groupe s’est offert les services d’un chanteur : John Hodkinson.

Seule la troisième plage : « Flat 2/55 » est instrumentale, un début calmissime, un solo à la Camel, et on part sur du Jazz-Rock cher à John Etheridge, très bon bien qu’il y ait quelques longueurs.

Si l’apport de John Hodkinson rend l’album plus digeste que « Saturation Point », il ne parviendra tout de même pas à lui faire atteindre le niveau de « Canis Lupus« .

Trois titres sortent à mon avis du lot ! « The Envoy » : plage d’ouverture fantastique, c’est pêchu, du Jazz-Rock du feu de Dieu ! La voix d’Hodkinson se pose là-dessus à merveille. Ca swingue, c’est magnifiquement joué, Dek Messecar a droit à un court mais excellent solo. Du comme j’aime ! « Black September », deuxième titre du disque, est une magnifique chanson toute en douceur au départ, puis, le groupe monte en puissance (c’est progressif, quoi !), beau contraste avec le morceau précédent, bel enchaînement, un peu comme sur « Canis Lupus ». Le début de « Steal the World » rappelle King Crimson, ensuite un passage à la Yes, avec un Dek Messecar et un Ian Mosley en grande forme, et un John Hodkinson qui suit très bien au chant. Rajoutez là-dessus les prouesses violonistiques de Darryl Way et vous obtenez une grande chanson progressive ! Chapeau bas !

Le reste de l’album est bon, mais moins créatif. « Anteros » est considéré sur le livret qui accompagne le CD comme le grand moment de la session d’enregistrement. Cela a probablement été vécu comme tel à l’époque, mais ce titre a moins bien vieilli que les chansons citées plus haut (enfin, ce n’est encore une fois que mon humble opinion). Le texte qui nous plonge dans une atmosphère de combat et de mythologie bien dans le style du progressif des années 70, n’a pas la valeur de ceux d’un Peter Gabriel ou d’un Peter Hammill, et le chant est plus ordinaire que sur le début de l’album. C’est bon, sans être exceptionnel. « Comrade of the Nine » est une courte plage très Curved Air qui clôture le disque. Prémonitoire ?

En effet, Darryl Way s’en ira rejoindre cette formation, dans laquelle il rencontrera monsieur Stewart Copeland, avec lequel il travaillera par la suite sur divers projets (ballet, opéra… et oui m’sieux-dames !). John Etheridge poursuivra sa carrière avec Soft Machine, il bossera également avec des gens tels que Yehudi Menuhin, Stephane Grappelli ou Dizzy Gillespie. Quand on est grand, on est grand !!! Dek Messecar, sur recommandation de John Etheridge, ira rejoindre Caravan en 1977. Ian Mosley travaillera avec Steve Hackett, Trace, avant de devenir, depuis 1984, le batteur de Marillion.

Merci donc à Esoteric Recordings d’avoir ressorti cette magnifique trilogie oubliée du Darryl Way’s Wolf (dont j’ignorais personnellement l’existence). Chaque album possède ses splendeurs. Maintenant si vous ne deviez n’en prendre qu’un, c’est incontestablement « Canis Lupus ».

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC2064
Sortie: 2008/08 (réédition, original 1974)

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