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CEREMONY – Still nothing moves you

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Les informations fiables sur Ceremony sont à peu près aussi faciles à trouver qu’un Taliban dans une grotte afghane. Le groupe a même pris un malin plaisir à brouiller les pistes en faisant circuler sur le Net une fausse biographie qui en a dupé plus d’un. On sait depuis que Ceremony opère depuis la baie de San Francisco et qu’il est un des espoirs montants de la scène punk hardcore underground. Un premier album « Violence violence » commis en 2006 leur attire l’attention plus que polie de la presse alternative indépendante.

Cette excellente réputation est confirmée par leur second opus, « Still nothing moves you », qui vient de sortir des studios Polymorph à Oakland, sous la main de fer du producteur Dan Rathburn (qui a également produit des groupes comme Tragedy ou From Ashes Rise, pour ceux qui veulent tout savoir). Et il ne fait aucun doute que cet album va laisser des traces.

A la première écoute de ce disque, je n’en reviens pas. Je vous raconte : je mets le CD dans le lecteur, j’appuie sur le démarrage et là, 21 minutes avec la gueule béante, les yeux écarquillés en me répétant à l’infini « mais c’est pas vrai, c’est pas vrai! ». Ceremony, obscur groupe surgi d’on ne sait où, commet avec « Still nothing moves you » un brûlot hardcore-doom metal absolument phénoménal. Imaginez : seize titres en 21 minutes, ce qui place le morceau à une minute et vingt secondes de moyenne. C’est énorme, du latin ex norma, hors des normes. Ceremony alterne des attaques impitoyables de guitares nucléaires servies par un chant hurlé à des passages lents et angoissants dignes des meilleurs albums d’Electric Wizard. Leur musique est difficilement descriptible mais ce sont les Melvins qui sont le maître-étalon le plus sûr pour mesurer l’ampleur des dégâts provoqués par ce groupe d’un autre monde.

Tenez, voilà un petit échantillon de ce que Ceremony sait faire, rien que sur les trois premiers morceaux. Sur le premier titre, des nappes d’orgue morbide s’annoncent, accompagnées de sinistres lignes de basse qui montent en puissance. Puis tout s’accélère quand les guitares entrent en lice. Un chant imprécateur vient hurler des paroles aussi rageuses que désespérées. Et de nouveau, tout bascule : les rythmes lents et gluants s’effacent devant une accélération hardcore punk qui ferait passer les Exploited pour une fanfare bavaroise. Sur le deuxième titre, en cinquante secondes, les musiciens balancent une ruée ultra-rapide, puis une coulée ultra-lente et lourde. Sur le troisième titre, la cohabitation entre Discharge et les Melvins est ici la plus représentative. Et c’est comme ça pendant 21 minutes, mais avec plein d’autres surprises soniques : de l’excitation à chaque coin de rue, l’album rugueux parfait. Ceci plaira sûrement à tous ceux qui se plaignent que Slipknot devient trop mélodique…

Pays: US
Bridge Nine B9R098
Sortie: 2008/08/05

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