MASALA – The Drifter
Ce groupe français dont le nom signifie « mélanges » en langage indien est un trio classique (guitare, basse, batterie) formé en 2005. Après de nombreux concerts, ils se sont enfin décidé à concevoir leur premier album et, pour le fignoler au mieux, ils ont fait appel aux doigts de fée de Fred du groupe Watcha.
C’est le bassiste Franck Da Silva qui assure aussi le chant. Il se montre tantôt hargneux tantôt doux. C’est dire s’il a des possibilités vocales assurées. « The Drifter » est ainsi plus dur mais sur « My Friend », c’est l’alternance. Le guitariste assure des backing vocals, histoire d’étoffer l’ensemble. Et c’est réussi !
Leurs influences sont à rechercher dans des styles bien différents. C’est ainsi qu’au sein de leur rock on ressent aussi des tons jazz. C’est sans doute le guitariste Fred Mariolle qui a apporté ce côté jazz même s’il se montre aussi très heavy. Le bassiste a pour modèle Les Claypool de Primus. Pas étonnant qu’il ait un gros son bien lourd. Le batteur Mathys Dubois aime Incubus et The Mars Volta et ça aussi cela se ressent. Pas étonnant donc qu’il y ait un grain de folie dans cet ensemble.
Sur « Still Life », la voix virevolte, le rythme se casse, la batterie devient percussions, la guitare est incisive avec un son heavy. Bref une belle variété de tons. « The Drifter II » joue sur des nuances mystérieuses y mêlant des moments explosifs intenses. Comme ce sont aussi de fins techniciens, ils se sont ménagés une plage instrumentale, « School Staff », où ils peuvent chacun y démontrer leur savoir-faire. Là où on aurait pu craindre des débordements lié à l’ego de chacun, c’est en fin de compte un exercice excellemment équilibré d’un bout à l’autre qui nous est offert. Les fans de jazz-rock apprécieront.
« Out of Time » est un morceau étonnant dans l’ensemble. Ici, ils ont invité une violoniste et une seconde voix, féminine cette fois. Le début du titre est justement articulé autour des voix. Puis le violon entre en jeu, nous berçant de sa douce mélopée enivrante. Malgré la grande différence entre ce morceau et le reste de l’album, il apparaît comme une respiration parfaitement intégrée à l’ensemble.
Notez encore qu’en bonus vous avez droit à un diaporama animé musicalement par les musiciens. C’est aussi l’occasion de les découvrir à l’oeuvre tant en live que durant les sessions studio ou dans leur local de répétition. Dommage qu’il n’y ait pas en plus un clip ou un extrait live, mais vous trouverez cela sur leur MySpace.
Avec ce premier album très réussi, Masala tient une fameuse carte de visite. Cela devrait leur ouvrir maintes portes et pas seulement dans l’hexagone. Ce serait super s’ils pouvaient venir faire un tour en Belgique (organisateurs à vos agendas!) car ils doivent valoir leur pesant d’or en live. En attendant, penchez-vous sur cet opus.
Pays: FR
Metal Freak Records ELEPMA-0607-02
Sortie: 2007/07