YESTERDAYS – Holdfenykert

Yesterdays est une formation roumaine, dont la chanteuse Kinga Janosi s’exprime forcément en… hongrois !!! Ces musiciens font en fait partie de la minorité hongroise de l’ouest de la Roumanie.

Ce groupe compte une flopée de membres que je me garderai d’énumérer ici sous peine de rendre cette modeste chronique indigeste. Je me contenterai de citer les personnages les plus en évidence. Outre Kinga Janosi, jeune chanteuse à la voix douce, reposante à souhait (je me permettrai l’une ou l’autre comparaison plus loin), il convient de citer :

• Akos Bogati-Bokor : guitares, voix et claviers additionnels, compositeur des chansons de l’album et auteur de la majorité des textes,
• Zsolt Enyedi : claviers (surtout mis en avant sur les derniers titres du disque),
• Emese Kozma Kis : flûte (omniprésente).

« Holdfenykert » est le premier opus du groupe. Ce disque est d’abord sorti, auto-produit en 2006, et le label Musea le réédite cette année en version internationale, la réputation flatteuse (et justifiée) de cette œuvre ayant largement dépassé les frontières roumaines et hongroises. Les titres ont été traduits en anglais, mais l’essentiel est chanté en hongrois, seuls « If ever… » et « Seven » sont interprétés dans la langue de Shakespeare. Cela donne un côté exotique qui cadre bien avec la musique. Cette musique est catégorisée Rock Progressif, puisqu’il faut classer les groupes par genres, paraît-il (est-ce vraiment nécessaire ? enfin je n’irai pas plus loin, je m’en tiendrai à la chronique).

Ce qui frappe dès la première écoute c’est la virtuosité des musiciens : Emese Kozma à la flûte, qui agrémente tous les morceaux de l’album. On est bien plus près des œuvres classiques de Steve et John Hackett que de Jethro Tull ou Genesis. Akos Bogati-Bokor : formidable guitariste (surtout acoustique), dont le jeu vous rappellera Steve Hackett, Steve Howe, Pat Metheny, ou (soyons chauvins) Jacques Stotzem et Philippe Catherine. Vous l’aurez compris, la tonalité de l’œuvre est très jazzy.

Kinga Janosi chante admirablement , et les titres interprétés en anglais ne sont pas sans rappeler l’ambiance de « Eden » d’Everything but the girl ou encore de « Café Bleu » de Style Council. Trève de comparaisons, Yesterdays est un groupe à part entière, qui possède son propre style.

Cet album est une petite friandise, un petit cadeau estival, à savourer sur sa terrasse. Dès le premier titre, l’instrumental « Sunlit Garden », vous vous retrouverez entraîné dans un univers musical tout en finesse et subtilité dont vous ne sortirez qu’après la dernière note du disque. Je vous ai émis quelques réserves quant à la classification progressive du produit, c’est peut-être un peu excessif. En effet, sur les derniers titres, Zsolt Enyedi nous offre des accents de clavier (orgue Hammond notamment) qui se rapprochent du style de Tony Banks. En écoutant attentivement, vous retrouverez également le thème de « Close to the edge », joué à la flûte (un hasard ? je ne pense pas).

En résumé, voici un album plein de fraîcheur, original, et qui mérite largement qu’on s’y intéresse !

Pays: RO
Musea Records FGBG 4748.AR
Sortie: 2008/07 (réédition, original 2006)