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ZUTONS (The) – You Can Do Anything

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Le groupe est né à Liverpool en 2002. Ils font rarement parler d’eux pour autre chose que la musique. Tout au plus peut-on parler du départ du guitariste fondateur Boyan Chowdhury et de son remplacement par Paul Molloy mais cela n’altère en rien la qualité du groupe ni sa façon d’agir. Parfois comparé à The Coral, qui vient de Liverpool comme eux, le groupe en a souffert alors qu’ils ne jouent pas la même musique. The Zutons en sont à leur troisième album, le meilleur. Alors que les deux premiers étaient plutôt connus surtout pour leurs singles, celui-ci est le plus abouti et le plus complet.

Les deux singles, « Always Right Behind You » et « What’s Your Problem ? » n’ont pas cartonné comme « You Will, You Won’t ». Ici, c’est l’album dans son ensemble qui est très bon. The Zutons, selon Dave McCabe, le porte-parole, ont eu un peu de mal à communiquer une image claire au début et leur but est de mélanger les genres, le funk et le jazz, la soul et la country. Ils s’inspirent de groupes comme Devo, Dexy’s Midnight Runners, Talking Heads, Madness et Sly and the Family Stone. Allez définir un style avec ça. Il y a du jazz, de la pop, de la soul et ça donne du rock indie ou alternatif.

Introduit par un rythme binaire implacable, « Harder And Harder » se bonifie et s’enrichit progressivement par l’apport de nouveaux instruments pour devenir un morceau élaboré et assez complexe. La voix se présente après l’introduction et est ponctuée par les guitares et la rythmique. Le saxo intervient plus tard pour céder la place aux guitares vers la fin. « Il est bien difficile de trouver quelqu’un à imiter et quelqu’un sur qui compter » est le message donné par ce morceau. Le jazzy « Dirty Rat » démarre en catimini et se complète successivement par l’apport du saxo, des guitares et de la voix. Le solo de saxo est de toute beauté. Il reconnaît ses erreurs et lui demande de pardonner.

« What’s Your Problem? » accélère légèrement le tempo sous l’impulsion d’une rythmique performante et régulière. La voix de Dave McCabe anime ce morceau jazzy où les choeurs se manifestent en toute quiétude. Les guitares s’en mêlent rapidement pour parachever le travail. Il veut bien faire un effort mais il ignore où est le problème. « You Could Make The Four Walls Cry » est un morceau pop accrocheur où le chanteur se surpasse, soutenu par la voix de Abi Harding. Le chant alterné serait parfait si l’organe vocal de la chanteuse était plus performant. On devrait la laisser s’occuper du saxophone : elle y excelle. Sur le plan des paroles, il lui déclare sa flamme, tout simplement.

« Family Of Leeches » commence par une ligne de basse digne d’éloges. Cette fois, ce sont les harmonies vocales ponctuées par le saxo qui se montrent sous leur meilleur jour pour en faire un des meilleurs morceaux de l’album. La fin où se concentrent tous les instruments est impressionnante. « Don’t Get Caught » est un autre morceau catchy qui possède une belle mélodie et permet au chanteur de s’illustrer au milieu des instruments acoustiques, avec un saxo discret. L’orgue intervient ensuite, relayé par le saxo qui y va d’un court solo.

« Bumbag » est introduit par une rythmique métronomique et le saxo apparaît alors pour céder la place au chanteur. Sa voix assurée est soutenue par les guitares et un saxo qui se fait plus discret. Les harmonies vocales sont très belles et cèdent la place à un solo de saxo pas piqué des vers. Le batteur y va de bruitages divers pour relancer la machine et permettre au saxo d’intervenir pour un autre solo. Le morceau se termine par des percussions bienvenues. « Always Right Behind You » est un morceau accrocheur qui pourrait permettre de connaître l’album. Abi Harding s’y montre à son avantage au saxo et le batteur s’en donne à coeur joie. Le duo en voix alternées est également magnifique.

« Put A Little Aside » est un morceau plus lent où la voix prend des tons proches de ceux auxquels nous a habitués Richard Ashcroft. Cette fois, la voix de Abi Harding, plus discrète, ne choque pas. « Freak » est un mid tempo soutenu qui débute par des percussions en soutien de la voix. Les guitares et le saxo s’immiscent peu à peu dans le corps du morceau pour lui donner de la substance et lui insuffler toute leur richesse. Un petit break permet à la voix de repartir de plus belle pour céder le relais au saxo vers la fin.

Le jazzy « Give Me A Reason » commence par des bruitages discrets et un thème musical donné par l’orgue et ponctué par le saxo. Ce long titre part dans tous les sens avant que la batterie ne se mette en branle. La voix parlée refait surface juste avant que les instruments ne convergent dans un crescendo et un bouquet final impressionnant. Brillant. « Little Red Door » est une ballade calme qui met en parallèle les voix masculine et feminine pour un chant alterné très réussi. L’accompagnement est réalisé par des harmonies vocales parfaites.

Très bon album d’un groupe qui progresse à chaque fois sans faire de bruit. C’est un des très bons groupes anglais qui refusent la facilité.

Pays: GB
Deltasonic Records DLTCD078
Sortie: 2008/06/23

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