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VAUGHAN, Jimmie – Do You Get The Blues?

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Jimmie Vaughan a fondé avec Kim Wilson The Fabulous Thunderbirds en 1974. Il est resté dans ce groupe de légende jusqu’en 1989. Il a alors joué avec son frère cadet Stevie Ray sous le nom de Vaughan Brothers, le temps de faire un album, « Family Style ». Quand son frère cadet est mort dans un accident d’hélicoptère en août 1990, le mois avant la sortie de l’album, Jimmie Vaughan a accusé le coup. Il est resté longtemps sans jouer mais il a fini par se lancer dans une carrière solo.

Cet album, qui a obtenu le Grammy Award du Best Traditional Blues Album en 2002, est sorti le 11 septembre 2001, le jour où les Twin Towers se sont écroulées. On n’aurait pas pu choisir une plus mauvaise date de sortie. Jimmie Vaughan écoutait beaucoup de jazz quand il a fait cet album, notamment Sarah Vaughan et Thelonious Monk, et ça se ressent sur certains morceaux comme « Slow Dance Blues », par exemple. On a ainsi un mélange de blues et de soul mais avec des accents jazzy, dans le style coulé et subtil qui lui est propre. C’est lui qui produit l’album. La firme Blues Boulevard / Music Avenue a eu la bonne idée de le rééditer.

Pour l’accompagner, il a choisi Bill Willis à l’orgue et George Rains à la batterie. Interprété à trois, « Dirty Girl> » en est un spécimen parfait. Il n’y a donc pas de bassiste mais il a invité quelques pointures sur certains titres. « Out of the Shadows », avec Lou Ann Barton et Greg Sain aux backing vocals et Roscoe Beck à la basse, Avec James Cotton à l’harmonica, « The Deep End » est un blues de très bonne qualité composé par Jimmie Vaughan, qui joue de la slide, et Paul Ray.
Lou Ann Barton chante sur « Power of Love », accompagnée à la guitare par Jimmie Vaughan, au Hammond B-3 par Bill Willis et à la batterie par George Rains. Ce quatuor s’en tire parfaitement bien dans ce morceau soul de qualité. Sur « Without You », un morceau d’où émerge le Hammond B-3, apparaît Tyrone Vaughan, le fils de Jimmie, à la guitare rythmique. Peu habitué de jouer, il n’en a pas moins du répondant. Bon sang ne peut mentir. « Let Me In », avec José Galiano aux congas, est beaucoup plus nerveux. Le jeu de guitare est limpide et plein de finesse.

« Don’t Let the Sun Set », un morceau de plus de six minutes où apparaît Herman Green à la flûte, est plus jazzy et Vaughan déguise sa voix en quelque sorte pour se montrer sous son meilleur jour. Billy Horton joue de l’upright bass sur « Robbin’ Me Blind », un blues très rythmé et basique, où le batteur s’en donne à cœur joie. Il découragerait un métronome tant sa frappe est régulière. Greg Picollo tire un maximum de son saxophone ténor sur « Slow Dance Blues », un morceau jazzy doux amer que l’on joue au petit matin, quand les fêtards s’apprêtent à rentrer. La guitare s’y montre sous son meilleur jour et l’orgue soutient l’intérêt discrètement par quelques interventions judicieuses.

On retrouve la brillante Lou Ann Barton et Jimmie Vaughan au chant sur « In the Middle of the Night », avec la rythmique de Double Trouble en prime. C’est un morceau très performant et bien joué produit par Charlie Sexton, un grand fan des frères Vaughan, qui lui ont beaucoup appris. Enfin, « Planet Bongo » oscille entre blues et soul, avec la flûte en invitée. Son atmosphère enjouée amène un peu de fantaisie sur cet album de bonne qualité qui tient la route malgré sa date de parution.

Pays: US
Blues Boulevard Records / Music Avenue 250213
Sortie: 2008/07 (réédition, original 2001/09/11)

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