BLANDBLADEN – I grevens tid
Si on vous parle de rock scandinave et que vous pensez immédiatement à Bjork ou Sigur Ros, il va falloir partir en cure de désintoxication. Ou plutôt en formation pour découvrir tout l’héritage du rock scandinave des années 70 et des myriades de groupes qui ont jalonné cette époque haute en couleur : November, Midnight Sun, Day Of Phoenix, Burning Red Ivanhoe ou Culpeper’s Orchard. Et même, en parlant de l’Islande un a parte sur deux combos extrêmement sympathiques des années 70 : les hardeux de Icecross ou les heavy progressistes de Svandfridur.
Chez Blandbladen, on retrouve tout cet esprit progressif des années 70, avec cette touche technique caractéristique. A ceux qui associent le style du groupe à des choses comme Ozric Tentacles, je réponds bien vu mais peut mieux faire. En se tournant par exemple vers des groupes comme Day Of Phoenix ou Midnight Sun, qui venaient respectivement du Danemark et de Suède.
Blandbladen se forme fin 2001 et le line-up se stabilise en 2002 autour de Sebastian Wellander (guitare), Ola Eriksson (claviers), Dave Janney (basse) et Kaufmann (batterie). Les concerts et les participations à des projets divers ont solidement préparé le groupe à ce premier CD de son cru, qui devrait être suvi rapidement d’un deuxième, le groupe ayant engrangé suffisamment de matériel pour cela.
Sortie sur le label Transubstans de Record Heaven, l’album « I grevens tid » consiste en quatre morceaux qui fricotent avec une moyenne de dix minutes chacun. « I grevens tid » affiche douze minutes de progressif planant, un rien jazzy, idéal quand on est d’humeur atmosphérique. « På grön vist » est du même acabit, un peu plus rythmé et laisse la part belle à la guitare wha-wha, portée par une rythmique qui a décidé de partir à la conquête de l’Himalaya. C’est un morceau court, puisqu’il ne fait que six minutes. « I afton trans » allie les passages rapides à des haltes dans le cosmos, bercées par des effets électroniques et une guitare délicate, un peu comme si les Doors de « Riding on the storm » rencontraient Steely Dan au plus fort de leur période jazz. Enfin, « Dimland » allie le lent et le rapide, le clair et l’obscur, alternant les rythmiques jazz-rock, reggae ou progressif énervé. Dans l’affaire, il n’y a pas l’ombre d’un chanteur : c’est de l’instrumental tous azimuts.
Cet album plaira aux fans de progressif technique, qui y retrouveront soit de saines références aux groupes des années 70, soit tout simplement de la belle technique de guitare et de rythmique.
Pays: SE
Transubstans Trans 030
Sortie: 2008/05/30