McLAGAN, Ian & THE BUMP BAND – Never Say Never
Né dans le Middlesex en 1945, Ian McLagan a quitté l’Angleterre pour aller vivre en Californie mais sa femme craignait les tremblements de terre et il est parti au Texas, à Austin. Il y est resté après la mort accidentelle de sa femme. Après avoir fait partie de petits groupes inconnus, Ian McLagan a fait partie des Small Faces comme claviériste. Au départ de Steve Marriott en 1969, les « survivants » se sont adjoints Ron Wood et Rod Stewart, ex Jeff Beck Group, pour créer les Faces. Le groupe a duré jusqu’au départ de Rod Stewart qui a préféré se consacrer à sa carrière solo en 1975. C’est un peu plus tard que Ron Wood a rejoint The Rolling Stones.
Ian McLagan alias « Mac » a sorti son premier album solo intitulé « Troublemaker » en 1979. L’année suivante, il en a sorti un deuxième, « Bump in the Night » mais ni l’un ni l’autre ne se sont bien vendus. Apprécié comme claviériste, il a alors travaillé comme musicien de session avec ceux qui le lui demandaient comme Jackson Browne, Bob Dylan, Joe Cocker, The Rolling Stones (il a joué du piano électrique Wurlitzer sur « Miss You ») et Bruce Springsteen notamment. Il a aussi joué du Hammond B3 sur « Maggie May » et « You Wear It Well » de Rod Stewart. Son troisième album, « Best of British », sorti en 2000, l’année où son autobiographie a été publiée, sous le nom de Ian McLagan & the Bump Band, s’est un peu mieux vendu. Il a sorti « Rise & Shine » en 2004 et « Extra Live » en 2006, l’année où il a eu la douleur de perdre sa femme dans un accident de la circulation.
« Never Say Never », son quatrième album solo, ne changera pas fondamentalement la donne. Il a pourtant été mixé par le célèbre Glyn Johns. Calme et presque toujours souriant, Ian McLagan n’est pas du genre à faire un infarctus et son sourire ironique indique qu’il garde suffisamment de recul face à sa gloire passée avec les Small Faces et les Faces. Cet album est un recueil de morceaux pop rock à l’ancienne qui ne vont pas cartonner dans les charts ; il est conscient que son album ne connaîtra pas un succès planétaire, qu’il ne paraît d’ailleurs pas souhaiter. Sur cet album, Mac est accompagné par the Bump Band : Mark Andes (Spirit, Jo Jo Gunne) à la basse, Don Harvey (Joe Ely, Charlie Sexton) à la batterie et Jud Newcomb à la guitare
L’album est rehaussé par la présence de Patty Griffin, originaire d’Austin, Texas, sa ville d’adoption, qui chante avec beaucoup d’émotion « Never Say Never », un morceau soul qui ressemble à une prière ; on l’entend aussi avec les « Tosca Strings » sur « When the Crying Is Over », le dernier titre, qui ressemble très fort à un gospel. Entretemps, il chante « A Little Black Number », un morceau avec des cuivres qu’il chante avec beaucoup de nuances, « I Will Follow », un pop rock plus lent qui ressemble à un titre des Faces, deux morceaux qui lui permettent de montrer son adresse au piano et de prouver que sa voix se défend plutôt bien.
Viennent ensuite « Where Angels Hide », une très belle ballade acoustique triste où il joue du piano avec beaucoup de nuances, « Killing Me With Love », un titre country qui pourrait être joué dans un bar et « An Innocent Man », un morceau plein de retenue et de nostalgie qui parle de la solitude. Son jeu de piano tout en finesse y est très subtil. « My Irish Rose » est une très belle ballade qui rappelle les beaux jours des Faces tandis que « I’m Hot, You’re Cool » fait penser aux Rolling Stones et que « Loverman » ressemble à « Hey Baby », un hit énorme de 1962 composé par Bruce Channel et Margaret Cobb et chanté par le premier nommé.
Bon album branché sixties qui plaira surtout aux amateurs de soft rock en raison des quelques belles ballades.
Pays: GB
Proper Records PRPCD039
Sortie: 2008/06/30