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BLAKES (The) – The Blakes

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Le trio The Blakes s’est formé à Seattle en 2001 mais il n’a rien à voir avec Nirvana. C’est un groupe de garage rock américain qui a le vent en poupe et qui doit plus aux anglais des sixties, aux Strokes et à Iggy Pop qu’au style « americana » ou « grunge ». Il apprécie les morceaux très dansants et rentre dedans de 2 minutes 30 de moyenne. Cela donne une dynamique interne à l’album. Quant à l’iguane, un orfèvre en la matière, il les trouve à son goût.

Leur premier album n’est pas mauvais, quoique un peu lisse. Il comprend plusieurs titres intéressants mais est parfois un peu monotone et il s’inspire un peu trop des sixties genre british invasion pour avoir une réelle personnalité. C’est assez flagrant sur certains titres mais l’album est agréable à écouter et ne fait de mal à personne, finalement. Il y a même quelques titres percutants qui conviennent à des soirées entre amis. L’album est produit par Brian Brown et The Blakes.

Avec une ligne de basse prometteuse, « Two Times » est un titre qui laisse présager un groupe qui a la rage. Le chanteur Garnet Keim éructe des paroles d’amour avec la haine due à une frustration énorme et ce n’est pas le moindre paradoxe. L’album semble sur les rails mais on déchante avec « Don’t Bother Me », nettement plus rapide et accrocheur et qui semble tout droit destiné aux charts. Ici, c’est le contraire, la voix est plus compréhensible : il parle de sa petite amie et de leurs ébats nocturnes sur un rythme et une mélodie qui n’ont pas l’air d’y toucher si on peut dire.

Sur un rythme très dansant, « Magoo » évoque toujours le même sujet des rapports sexuels et se termine par des onomatopées pleines de sous-entendus, sans doute pour donner des idées après les rencontres fortuites sur les dancefloors. Why not ? Que faire d’autre en tournée ? Par les temps qui courent, du moment qu’on sort couvert… « Modern Man » semble plus respectueux des règles sociales mais on sent poindre un zeste d’ironie. Cette fois, c’est d’amour qu’on parle. Le grand, le vrai, l’unique, celui auquel on croit quand on est jeune. Mais en vieillissant, on voit apparaître la routine qui tue l’amour. Lucides, les frères Keim.

Toujours sur un up tempo dansant, « Run » est un morceau passe partout assez insignifiant. Il ne laissera pas un souvenir impérissable. « Commit » est un autre morceau inoffensif qui laisse de glace mais se laisse écouter comme bruit de fond. « Don’t Want That Now » confirme qu’on est bien dans le ventre mou de l’album. Même si ça a l’air de s’exciter, le cœur n’y est pas. « Lint Walk » est une ballade autrement intéressante par le relief qu’elle apporte dans cet album un peu monotone par moments. La rythmique Snow KeimBob Husack s’y montre parfaite.

Avec « Vampire » débute la meilleure partie de l’album. Le rythme est irrésistible et fait contraste avec le reste. « Lie Next To Me » n’est pas en reste et fait oublier les quelques titres qui précèdent. C’est nettement plus varié et beaucoup meilleur mais l’ombre des Rolling Stones plane sur la fin de l’album. Garnet Keim prend la voix de Sir Michael Jagger pour entamer « Pistol Grip », un morceau qui rappelle vachement The Rolling Stones au faîte de leur carrière. « Picture » rappelle plutôt les Kinks de Ray Davies. « Streets » est un morceau également inspiré par les Rolling Stones, à la fois par le rythme et par le débit vocal. Mais il y a bien pire comme source d’inspiration.

Les gars de Seattle ont déjà accompagné The Kills et The Wombats en tournée et ils vont venir en Grande Bretagne avec Brian Jonestown Massacre. Il n’y a encore rien de prévu pour la Belgique.

Mention honorable, sans plus. La ressemblance des compositions des frères Keim avec celles des groupes des sixties joue en leur défaveur.

Pays: US
Strange Addiction Records / Light In The Attic Records Strange 03
Sortie: 2008/07/14

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