BLACK FRANCIS – Svn Fngrs
Allons-nous vers la naissance d’un nouveau langage sans voyelle ? Il y a déjà MGMT, voici « Svn Fngrs ». C nouveau, ça vient de sortir. On redéfinit le langage par marketing interposé. Notre ami Frank Black, lui, reprend son nom d’origine, Black Francis. Autre caprice de star pour marquer la différence avec ses autres projets. Tout ça n’a rien à voir avec la musique. Fermons la parenthèse.
Car la musique, elle est canon et nous dit plus en 20 minutes que certains albums en une heure. Il devait sortir un EP, il sort un mini album sept titres inspiré par Cúchulainn, une figure mythologique irlandaise qui aurait eu sept doigts à chaque main. Pratique, parfois, quand on transporte des objets. Avec sa guitare qui en impose, « The Seus » déferle tel un ouragan et rappelle les Pixies quand ils dominaient la planète rock avec les Smashing Pumpkins. Il fait presque tout sur cet album, Black Francis : il chante, joue de l’harmonica et de la guitare, accompagné par une bassiste (Violet Clark) et un batteur / percussionniste (Jason Carter) au rythme qui crépite et il retrouve la forme olympique. C’est bien meilleur que ce qu’il faisait avec les Catholics. Il a sans doute fait une cure de jouvence lors des tournées avec les Pixies.
Charles Kitteridge Thompson IV remet le couvert sur « Garbage Heap », plus Pixies que nature. Il a gardé son énergie et le son brut et râpeux qui faisait le succès du groupe. On en redemande. « Half Man » contient plus de nuances et se montre plus hésitant sur la direction à prendre, entre les Pixies et les Catholics. La voix de fausset du natif de Long Beach, CA, fait le reste. Sur « I Sent Away », un titre imparable, il joue de l’harmonica. Suit « Seven Fingers », un excellent titre rentre dedans et bien joué.
« The Tale of Lonesome Fetter » est plus nuancé et plus doux que la moyenne des autres morceaux de l’album. Sa guitare incisive marque immédiatement des points et donne le ton au duo qui l’accompagne, sobre mais efficace. Après un break où il parle plutôt qu’il ne chante, le morceau reprend son souffle et cartonne jusqu’à la fin. Magnifique ! « When They Come To Murder Me » est aussi une rappel de la carrière passée de l’animal.
Il a beau être très court, ce mini album groovy est excellent.
Pays: US
Cooking Vinyl / V2 COOKCD456
Sortie: 2008/03/03