FENECH 666, P.Paul – Schizofenech
Le psychobilly est né pendant les années 80. C’est du rockabilly underground joué avec l’énergie du punk, des références kitsch, des paroles et des images de mauvais goût. Il suffit de regarder le dessin de couverture pour en être persuadé. Il n’a même jamais été récupéré par le showbiz. C’est dire si le « mouvement » est populaire et porteur ! The Meteors en faisaient partie et P.Paul Fenech en était le leader. Ici, il s’est affublé du n° 666 pour faire plus authentique encore. The Cramps est le groupe le plus connu du genre mais ses membres ne sont pas fiers d’en avoir fait partie. Voilà pour l’historique. Chercher plus avant n’a guère de sens : Pipole Fenech (pour ceux qui ne comprennent pas vite) fait tout pour brouiller les pistes. Le groupe a changé de nom plusieurs fois, le line-up n’était pas souvent le même. Mais ça n’a de toute façon aucun intérêt.
Que dire de la musique ? Qu’elle ne fait pas dans la dentelle mais qu’elle ressemble au rockabilly. L’instrumental « The Lost (P) » ressemble vaguement aux Stray Cats. Fenech y ajoute de temps en temps un cri guttural. « What Kind of Spell You Use (To Hold My Demon Heart) » est du même tonneau mais avec des paroles. Pour les amateurs du genre, c’est du nanan. La rythmique ne dévie pas d’un poil, la guitare distille ses riffs, toujours les mêmes mais avec quelques variantes. C’est presque confortable. Il y a 14 titres et ça dure près d’une heure..
« That’s Mean of You Baby » est presque mélodieux et la voix se fait plus humaine, comme pour infirmer les images d’horreur véhiculées comme par plaisir. Serait-ce du deuxième degré ? « A Bastard’s Advice » enfonce le clou et comprend une voix féminine plus douce que la sienne. Ce n’est apparemment pas la même voix féminine que l’on entend sur « Just Killing Time » qui comporte même une mélodie. « Nick and the Preacher » joue la carte du rockabilly amélioré et les autres titres font de même sauf « One Eyed Jack » et le dernier.
Plus nuancé, joué en acoustique, « One Eyed Jack » est très différent des autres. « 32 Nightmares » est un cas à part. C’est une cacophonie qui ressemble à « Revolution #9 » des Beatles. C’est un fourre-tout de génie où la créativité est reine. P.Paul Fenech s’occupe à peu près de tout. Comme il ne donne pas les noms des collaborateurs, on présume qu’il n’y en a pas. Puis vient un long blanc. La cacophonie se mue en morceau à la Breeders.
L’album dure pas loin d’une heure. 12 titres sont des psychobilly. Le dixième est très atypique et le quatorzième est un cas vraiment spécial : peut-être annonce-t-il une reconversion ? Il dure plus de 10 minutes et est complètement déjanté. Sinon, ce n’est pas mauvais ; c’est juste un peu dépassé mais c’est bien fait. Pour amateurs du genre exclusivement.
Pays: GB
”I Used To Fuck People Like You In Prison” Records PRISON 160-2
Sortie: 2008/05/12