WILLARD GRANT CONSPIRACY – Pilgrim Road
Willard Grant Conspiracy nous vient de Los Angeles, plus exactement du désert dans lequel vit son chanteur Robert Fisher. Il s’agit plus d’un collectif tournant autour de lui que d’un groupe. En fait le projet s’est formé par hasard alors que Fisher aidait une amie, Dana Hollowell, à tester son nouveau studio.
Cet opus a été composé par Robert Fisher et Malcolm Lindsey lequel joue du piano, des guitares, de l’orgue et divers claviers, et chante également. Une quinzaine de musiciens les accompagnent en plus d’une chorale nommée The Pilgrim Choir. Ils viennent d’un peu partout, de l’Arizona proche, de la côte est, de Londres, de Hollande et même du Japon. Les tons sont langoureux, mystérieux, intimistes. La voix profonde et grave, légèrement vibrante, de Fisher est captivante. L’ensemble n’est pas sans rappeler les tons de Tindersticks.
Parmi les grands moments, nous avons relevé ce « The Great Deceiver » à la chorale imposante. Les tons y sont gospel. « Jerusalem Bells » est baigné d’une grande tristesse. Cette mélancolie intense résonne comme s’il s’agissait des cloches de la dernière chance à laquelle on ne croirait pas vraiment. Il y a aussi ce « Painter Blue » intimiste à souhaits sur lequel Fisher parle plus qu’il ne chante. Les instruments à cordes y tissent une ambiance intense. Fisher se pose finalement plus en conteur comme avec « Malpensa ». Ses variations vocales sont merveilleusement sensibles. Enfin, n’oublions pas ce « Vespers » qui termine l’album transcendé par des choeurs graves et puissants et par la voix de Fisher empreinte de vibrations profondes. Le morceau se continue par un court titre non référencé ne contenant que des choeurs. C’est le point d’orgue de l’album.
Notez aussi le superbe packaging de l’album, une oeuvre d’art en lui-même. Le livret contient les paroles pour mieux se mettre dans l’ambiance. Il est très dépouillé avec des titres tracés à la couleur à l’eau et une couverture saupoudrée de tâches.
Voilà un album qui se découvre avec grand plaisir. Il ravira les fans des Tindersticks et de tous ceux qui naviguent dans le même cercle tout en vous conduisant dans une zone de méditation. Sans compter la voix particulière de Robert Fisher qui a du Leonard Cohen dans les cordes. A découvrir !
Pays: US
Glitterhouse Records GRCD 683
Sortie: 2008/05/05