ALBION – Broken Hopes
Le groupe polonais Albion est né au début des années 90. D’ailleurs leurs deux premiers albums « Survival Games » (1994) et « Albion » (1995) ont récemment été réédités en un double album intitulé « Remake ». Après un moment d’absence, ils reviennent en 2005 avec « Wabiąc Cienie ». Ce « Broken Hopes » est donc leur 4e opus.
L’album débute par des passages qui rappellent le Pink Floyd façon Roger Waters avec quelques dialogues en fond. Musicalement aussi le Floyd est bien présent. Les longs passages solo du guitariste Jerzy Antczak le font bien sentir. Les claviers de Krzysztof Malec sont nappants à souhaits. Le chant de Katarzyna Sobkowicz-Malec est peut-être un point plus faible à cause d’un accent anglais assez slave. Pourtant sa voix est plus que séduisante. Ces trois musiciens forment la base du groupe, la section rythmique est constituée d’invités.
Durant la longue pièce, souvent floydienne, « The Place », on peut entendre une superbe intervention au saxophone de Aretha Chmiel. Le chant de Katarzyna berce un « Once Upon A Time » d’une douceur confondante. La mélodie est très forte et imprègne l’auditeur. Pas étonnant que Jerzy s’y éclate avec sa six cordes. Quand ce dernier entame « This Is It », on se croirait en plein Pink Floyd, décidément une influence majeure du groupe.
« Angel » nous plonge en plein progressif (mais n’y étions-nous pas déjà?) imbibé de Marillion. Le mixage du chant semble un peu sous-produit. Il manque d’unité avec la partie musicale. N’empêche que cela reste un très bon moment de la rondelle. « I Am » enchaîne comme s’il ne faisait qu’un avec le précédent, le chant nous faisant penser à Magenta alors que les riffs de la guitare soulèvent l’ensemble. Un regret cependant : les parties de percussions électroniques sur certains passages.
« Turks Fruit » est sombre et mélancolique. Pendant que les claviers assurent des arrangements prenants et enveloppants, la guitare nous éblouit d’un splendide solo liquéfiant puis d’un mélange d’effets brillants. Vient alors l’instrumental « This Is The Way Where We Go » qui nous ramène petit à petit vers les tons du début sur une rythmique devenant de plus en plus intense. Enfin « Near The End » clôture l’opus à la manière de Magenta.
Cet album de Albion se présente comme un tout car la plupart des titres s’enchaînent. Il ravira les amateurs de progressif style Pink Floyd, Marillion et Magenta. S’ils remédient à quelques lacunes du côté chant et suppriment les percussions électroniques, ils pourraient bien se hisser sur le devant de la scène prog.
Pays: PL
Lynx Music LM 025 CD
Sortie: 2007/11/05