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SATRIANI, Joe – Professor Satchafunkilus and the Musterion of Rock

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Mais où a-t-il été chercher un nom pareil pour ce nouvel album, notre cher Joe, vous demanderez-vous. Et bien non, il y a une certaine logique dans l’intitulé « Professor Satchafunkilus and the Musterion of Rock » puisque son surnom est « Satch » et qu’il se trouve associé avec « Funk ». Ensuite, « Musterion » est un terme emprunté au grec et qui dans le Nouveau Testament a été traduit par « Mystère », mais une traduction plus adéquate serait « Secret ». A vous maintenant de faire l’exégèse de ce titre.

Ce nouvel album, le 12e en studio, commence avec « Musterion » un titre qui n’est pas sans rappeler l’époque de « Surfing With The Alien », et dont le thème principal tourne autour de 2 accords instables, un peu une marque de fabrique chez lui. Son jeu est cependant moins démonstratif qu’antan, même si on reconnaît instantanément sa griffe.

« Overdrive » se base sur un riff plus agressif à la guitare. L’accompagnement groove bien et on se laisse facilement prendre par les mélodies. C’est d’ailleurs et toujours là que Joe Satriani se démarque de la masse de guitaristes insipides qui cachent un manque d’inspiration derrière la virtuosité. Par contre, certains n’ont pas tort en disant que le maître ne se renouvelle pas vraiment, et d’autres vont carrément jusqu’à incendier cette nouvelle galette.

Si « I Just Wanna Rock » sera un excellent titre sur scène, il est cependant très dispensable sur disque. On y entend Joe chanter à travers une talk-box, à l’instar de ce que faisait Peter Frampton. Ce titre est sensé rejoindre « One Robot’s Dream » de l’album précédent, et évoquerait la première expérience d’un robot allant à un concert de rock. S’il le dit…

« Professor Satchafunkilus » se veut plus dansant et plus funk dans un certain sens, et parfois on a l’impression que les guitares superposées partent un peu dans tous les sens. On notera une intro au saxophone jouée par ZZ Satriani, le fils de Joe. Ensuite, on trouvera « Revelation », une très belle ballade rock, où la mélodie et les envolées lyriques sont vraiment prenantes. S’ensuit « Come On Baby », une autre ballade beaucoup plus posée. « Out Of The Sunrise » continue dans un climat doux avant d’enchaîner sur quelque chose de plus blues-rock avec « Diddle-Y-A-Doo-Dat ».

Deux chansons plus originales termineront cet album. Il s’agit d’abord d’« Asyk Vaysel », en hommage au poète et joueur de saz turc du même nom. On y retrouve des sonorités qui rappelent « The Extremist » dans une chanson assez longue et où Joe se laisse aller à de longues interventions en solo. Ensuite vient « Andalusia » où toute la première partie est exécutée à la guitare classique avec pour accompagnement rythmique des claquement de mains.

Si effectivement on peut dire qu’avec Joe Satriani on évolue souvent en terrain connu, il n’en demeure que « Professor Satchafunkilus and the Musterion of Rock » reste un album de qualité, n’en déplaise à certains. Si Joe Satriani reste la référence, ce n’est pas pour rien, et de toute la vague de guitar-heroes des années ’80, il est le seul à être resté sur une major et a avoir continué sa carrière en solo sans manifester le besoin de jouer dans un groupe (mis à part un passage éclair chez Deep Purple pour dépanner). Ce guitariste unique sera à (re)découvrir le 28 mai au Cirque Royal. On y sera.

Pays: US
Sony 88679212622
Sortie: 2008/03/31

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