ASHWAVE – Moving Futures
Pedro Castillo, leader du groupe Tempano, formation de rock progressif vénézuélienne qui existe depuis 10 ans, a choisi le pseudonyme de Ashwave pour sa nouvelle expérience solo. Curieux cd d’ailleurs, mêlant le rock progressif éthéré à la musique électronique. Le résultat n’est pas désagréable et cela se laisse écouter.
« Time » répond parfaitement à la définition de l’ensemble : c’est un mélange de rock progressif et d’électronique. « Need », nettement plus rythmé et plus hard, accumule les sonorités diverses et les bruitages sur fond de musique électronique. La partie chantée est plutôt difficile à percevoir clairement mais il est toujours permis de penser que c’est la volonté de Pedro Castillo, l’auteur.
« Tiger » met en valeur la section rythmique sur fond de musique électronique. Cela fait parfois penser à Brian Eno période Roxy Music, et plus précisément à l’album «For Your Pleasure… ». « Water » est une mélodie romantique très agréable à écouter mais, il faut bien le dire, non exempte d’une certaine mièvrerie.
« Attraction » est aussi un mélange de mélodie aérienne teintée d’électronique, appuyée par la guitare envahissante de Castillo. « Road » se décline sur une musique électronique agrémentée de bruitages et d’effets spéciaux divers, où les claviers prédominent et donnent le ton. Bien qu’assez court, c’est l’un des plus versatiles et des meilleurs titres de l’album.
« Revolution » mise sur la pop atmosphérique pour étonner. La simplicité de la mélodie permet toutes les adaptations du thème principal et Castillo ne s’en prive pas. La guitare est ici moins tonitruante et le chant beaucoup mieux mis en valeur : c’est un appel à la révolte contre « les hommes à deux visages qui ont engendré une rivière de larmes ».
Par contraste, « Palestine » est un rock progressif symphonique élaboré assez déroutant dans sa facture. Cela n’exclut pas de grandes qualités dans le jeu des musiciens et l’inventivité dans les thèmes musicaux. Il y a une tentative de rapprochement de la situation vénézuélienne avec celle de Palestine. A vous de voir si ce rapprochement est pertinent ou non …
« Mile », qui débute tout en douceur avec la basse en évidence, relayée par les claviers, sur une mélodie parsemée de bruitages, est une rêverie mettant en scène une femme imaginaire muette et distante. C’est une métaphore sur la liberté à conquérir. « Holes » est un amalgame de bruitages divers sur un mid tempo entrecoupé de courtes phrases jouées par les claviers. C’est aussi un exercice de style sur les formes que l’imagination peut faire apparaître dans le ciel et l’influence qu’elles peuvent avoir sur l’individu (?).
Enfin, « Tiburon » est un hommage aux victimes du président « révolutionnaire » vénézuélien Chavez, qui a fait tirer dans la foule lors d’une manifestation pacifique, sous prétexte d’instaurer un monde plus juste. Les idéologies diffèrent, les moyens pour les imposer sont toujours les mêmes … Ce morceau très bien ficelé fait froid dans le dos.
Les titres :
- « Time »
- « Need »
- « Tiger »
- « Water »
- « Attraction »
- « Road »
- « Revolution »
- « Palestine »
- « Mile »
- « Holes »
- « Tiburon »
Pays: VE
Musea Records Dreaming DR 8424.AR
Sortie: 2004/01