ZAO – Live !
Fondé en 1973 par François Cahen, claviers, et Jeff « Yochk’o » Seffer, saxophone, après leur départ de Magma, Zao, composé à l’époque du présent concert (1976) de François Cahen, claviers, Didier Lockwood, violons, Gérard Prévost, basse, et Jean My Truong, batterie, joue une musique jazz-rock très personnelle, mêlant les influences de Magma, de la musique classique (Bartok, Stravinski, Debussy, …) et de la musique populaire et classique hongroise, pays d’origine de « Yochk’o » Seffer (il a quitté le groupe mais a laissé son empreinte et trois compositions).
Le cd, enregistré par Jacky Barbier au club A l’Ouest de la Grosne, commence par « Shardaz » (une composition de Yochk’o Seffer), qui met en exergue le formidable travail de Didier Lockwood au violon et la cohésion du groupe. La section rythmique tente de se hisser au diapason dans ce titre inspiré du folklore hongrois. Lui succède « Isis » (François Cahen), qui débute de manière très douce avec l’orgue en vedette. Le violon prend la relève en accélérant le tempo; ensuite, le calme et la sérénité reviennent pour terminer tout en douceur.
Dès l’abord, « Tserouf » (Yochk’o Seffer) manifeste son origine hongroise et la prédominance du violon qui montre la voie. La section rythmique hausse son niveau et se met dans l’aspiration. Bartok n’est pas loin … « Sadie » (François Cahen) fait enfin la part belle aux claviers, sur un tempo assez lent qui permet de savourer un semblant de mélodie. Quand Lockwood intervient, cela prend une tournure intimiste qui parachève l’impression de sérénité sous-jacente.
Par contraste, « Zohar » (Yochk’o Seffer) est une musique torturée inspirée du folklore magyar. Le violon y joue une fois de plus les vedettes, relayé par la basse. Les breaks entourent les thèmes musicaux complexes, les isolent et constituent une transition qui conforte l’ensemble. Tout cela donne une sorte de melting pot sophistiqué qui constitue un magma (tiens !) informe propice à sa manipulation.
Seule composition collective du cd, « Improcol » (François Cahen/Didier Lockwood/Gérard Prévost/Jean My Truong) en est aussi la pièce maîtresse (le morceau dure plus de 19 minutes !). Le violon joue une fois de plus le rôle de locomotive pour l’ensemble. La batterie distille le tempo pour un violon déjanté, où la virtuosité le dispute à l’inventivité. Les thèmes récurrents complexes sont très soignés et s’aventurent dans les méandres des chemins de traverse en survolant des influences classiques mâtinées de musique de jazz. Les improvisations foisonnent et mettent en valeur le jeu subtil des musiciens. Ici, la section rythmique est à la hauteur des ambitions du morceau. Du grand art !
« Jumelles » (Didier Lockwood) débute sur un mode aérien et très doux. Le violon distille des impressions qui se rapprochent de la musique ambient, avant de s’aventurer dans une impro digne de celles de Weather Report. « Kabal » (François Cahen) termine ce cd qui défie les modes de la meilleure manière : en mettant en exergue les différentes tonalités de la musique et les qualités musicales de chacun.
Les titres:
- « Shardaz »
- « Isis »
- « Tserouf »
- « Sadie »
- « Zohar »
- « Improcol »
- « Jumelles »
- « Kabal »
Pays: FR
Muséa FGBG 4492.AR
Sortie: 2003/12 (inédit, enregistré en 1976)