ASVA – What You Don’t Know Is Frontier
Le groupe Asva nous vient des Etats-Unis, plus exactement de Long Beach en Californie. Ce nouvel opus est leur second. Leur premier « Futurist’s Against the Ocean » est sorti en 2005.
Asva nous offre seulement quatre morceaux sur cette rondelle de pourtant près de 70 minutes. C’est dire s’ils attachent de l’importance à la construction des ambiances. D’ailleurs leur musique est plus proche du post-rock. Le morceau titulaire qui ouvre l’opus est concentré sur des accords de guitares très distorsionnés qui tombent un à un lentement avec de temps en temps l’utilisation d’une wha-wha afin de torturer l’ambiance. Si je vous dis que le sujet est la renaissance après un passage par un tunnel au fond duquel brille une lumière, vous aurez déjà compris beaucoup de choses. Côté influences, celle du premier Black Sabbath semble s’imposer excepté que le titre est instrumental comme la plupart sur cet album.
Tout cela sonne finalement très expérimental. On s’en rend bien compte à l’écoute de « Christopher Columbus ». Normal, comme lui ils partent à l’aventure vers des terres nouvelles. Ici les percussions se mélangent à des sons très divers. Pas vraiment de mélodies, ni même semble-t-il de véritable structure sauf sur la fin. Cela flaire bon l’improvisation. Parfois ils peuvent rester plusieurs minutes sur un même effet ce qui n’est pas toujours facile à digérer. Cela peut aussi s’approcher des réalisations d’antan d’un certain Klaus Schulze, excepté qu’ici c’est la guitare qui prend la place des synthés. Sur la fin, une mélodie plante le décor de ce qui ressemble à une marche de conquérant.
Sur « A Game In Hell, Hard Work In Heaven », la voix de Holly Johnston vient agrémenter l’ambiance en se glissant dans des tons plutôt asiatiques. La guitare se lance dans un long monologue lancinant interrompant la chanteuse. Puis la batterie entrera en jeu secouant le cocotier pour que, finalement, ce titre intriguant soit sans aucun doute le meilleur de l’album.
Des plaintes lancinantes s’arrache de « A Trap For Judges », la guitare égrène ses notes, l’ambiance se fait post-apocalyptique jusqu’à endormissement du claviériste sur un accord. Le réveil est ensuite difficile et lent à moins que nous ne soyons en plein rêve ou définitivement passé dans un autre monde.
Voilà un album pour les fans de métal atmosphérique tendu. Ceux qui aiment Burning Witch, Mr. Bungle et Earth devraient s’y retrouver puisque ce sont des musiciens de ces groupes qui se retrouvent ici. Les autres pourraient avoir quelques difficultés à entrer dans le monde de Asva et trouver cela ennuyant surtout au vu de la longueur de la rondelle. Si vous voulez vous y frotter sans risques, sachez qu’ils seront au Dour Festival 2008.
Pays: US
Southern Records 281485
Sortie: 2008/05/05