AUSIA – Kasa Kasa
Ausia est composé de Akihisa Tsuboy (KBB, String Arguments), violon, Yukihiro Isso, flûtes (en fait, il s’agit du recorder, sorte de flûte japonaise donnée aux jeunes enfants, destinée à procurer du désagrément à ceux qui écoutent !, du shinobue ou du dengakubue, flûtes japonaises en bambou), et Source K. Adachi (Adachi Kyodai), guitare, mandoline et chant, membres de la scène progressive japonaise. Akihisa Tsuboy, toujours au violon, prête aussi son concours à Sixnorth sur « Everything Becomes Circle », le meilleur titre de l’album « Prayer ».
Ce CD est un album acoustique presque totalement instrumental, dont la base classique est construite autour des influences médiévales et de musiques venues d’horizons différents, comme les traditions japonaises, la musique indienne et le folk anglais contemporain. Cela donne un mélange de sonorités diverses vraiment magnifiques.
« Vision That You Give » part sur une mélodie médiévale et le dialogue flûte – violon entrecoupé par la guitare acoustique est de toute beauté. Yukihiro Isso et Akihisa Tsuboy remettent le couvert sur « Night Dance », dans la même mouvance médiévale.
« When That I Was A Little Tiny Boy », très court morceau inspiré de « 12th Night » de William Shakespeare, rappelle carrément Jethro Tull, notamment par la partie vocale et la mélodie.
« Indian Rain » est plus élaboré et la performance des musiciens est d’une qualité irréprochable, non seulement sur le plan technique mais aussi du point de vue « feeling ». Source K. Adachi y joue de la mandoline, qui apporte un changement bienvenu et agrémente le dialogue flûte – violon omniprésent, où les instruments japonais apportent aussi leur petite note exotique.
« Housewarming In Alaska », au tempo très lent et à la mélodie très classique, avec de sublimes envolées de violon parsemées d’interventions très délicates des flûtes japonaises, est un remarquable morceau à plus d’un titre. Ce chef-d’œuvre mérite à lui seul l’achat de l’album.
« Mother Goose », composé par Ian Anderson, extrait de « Aqualung » (1971), comporte aussi une courte partie vocale de style médiéval qui rappelle décidément Jethro Tull et surtout son chanteur. « Short Summer In Valhalla » est un titre à consonance indienne où les parties jouées à la flûte sont de toute beauté. La mandoline apporte aussi sa versatilité et, par la façon dont Source K. Adachi en joue, son côté ethnique. Un autre chef-d’œuvre de performance technique et mélodique, qui se termine de façon abrupte.
La guitare acoustique donne le ton sur « Lost On The Way Home », qui véhicule une nostalgie très tendance et prouve s’il le fallait encore la parfaite cohérence de l’ensemble et l’entente entre les trois virtuoses qui se défient et sont amenés à se surpasser. Très beau morceau de bravoure également, tout à l’honneur de ce trio japonais peu connu en Europe (mais cela va peut-être changer).
Enfin, « Kasa Kasa » est une autre pièce maîtresse de 12 minutes, où l’on fait la part belle aux flûtes en bambou japonaises. Yukihiro Isso donne une fois de plus le meilleur de lui-même et est étourdissant de savoir-faire. Akihisa Tsuboy met un point d’honneur à lui donner une réplique sans faille ! Du grand art distillé de façon presque magique, où les improvisations se succèdent sans discontinuer ! Une découverte indispensable pour les amateurs d’émotions feutrées !
Les titres :
- « Vision That You Give » (Source K. Adachi – Yukihiro Isso)
- « Night Dance » (Source K. Adachi – Yukihiro Isso)
- « When That I Was A Little Tiny Boy » (extrait de « 12th Night » par W. Shakespeare)
- « Indian Rain » (Source K. Adachi – Yukihiro Isso)
- « Housewarming In Alaska » (Source K. Adachi)
- « Mother Goose » (Ian Anderson)
- « Short Summer In Valhalla » (Source K. Adachi)
- « Lost On The Way Home » (Source K. Adachi)
- « Kasa Kasa » (Source K. Adachi – Yukihiro Isso)
Pays: JP
Musea Records FGBG 4497.AR
Sortie: 2003/11