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WILLOWZ (The) – Unveil

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Le groupe The Willowz vient d’Anaheim, en Californie. Pour ceux qui ont gardé un cœur d’enfant, c’est le fief de Disneyland. Le groupe est né en 2002 et il a déjà sorti quatre albums. Celui qui est sorti en Belgique le 18 juin 2007 s’intitule « Unveil » et est un condensé des trois premiers albums sortis en 2004 et 2005. La compilation contient 21 morceaux si on tient compte du titre caché ( « End Song » dure 2’20’’ et le titre caché 4’ après un blanc de 14 longues minutes. Cherchez l’arnaque. Heureusement, le titre caché vaut la peine. On peut même dire que c’est un des meilleurs titres de l’album.).

Adulé par les uns, détesté par les autres en Amérique, le groupe n’aime pas la musique qui règne sur l’Orange County, dont la série « Newport Beach » (« The O.C. ») donne un aperçu très complet. En 2004, c’est le français Michel Gondry qui les remarque et les fait chanter deux titres dans son film parce que son budget est très limité. Leur carrière a débuté ainsi. Le groupe a servi de première partie à des artistes très divers : The New York Dolls, Wolfmother, Be Your Own Pet, The Gossip, Brian Jonestown Massacre et John Cale.

L’album est un curieux mélange de styles et d’époques. Le groupe allie les goûts de ses fondateurs : Jessica Anne Reynoza et Richie James Follin. Elle joue de la basse et chante. Il joue de la guitare et chante. Elle a une formation classique, il aime la musique garage et le punk. La musique s’appuie aussi sur la guitare de Aric Christopher Bohn et la batterie de Loren Shane Humphrey, des musiciens triés sur le volet. La plupart des titres ont une composante expérimentale mais « Cons and Tricks », un excellent titre, est plus mélodique. On pense aux Breeders pour le dynamisme et les harmonies vocales. Ils mêlent la soul, le blues, le rock et le punk en y ajoutant une dimension expérimentale.

Sur les trois premiers titres, qui contiennent un caractère expérimental, le groupe prend plaisir à brouiller les pistes. Tantôt, les percussions sont prépondérantes, tantôt ce sont les guitares mais les voix sont bizarroïdes et créent une surprise permanente. « Something » est plutôt d’inspiration punk mais les percussions ajoutent un aspect expérimental et on ne peut pas parler d’un style bien marqué. C’est encore plus flagrant sur « Ulcer Soul », bien que dans le style garage.

Les morceaux sont en général très courts et basés sur une recherche constante d’originalité. « What’s Wrong Is Right » en est une autre preuve. Ici, les guitares tiennent une plus grande place mais le côté rythmique est toujours très performant. Les petits coups de théâtre sont fréquents et ne trahissent pas le côté expérimental du groupe. A ce titre, la fin est même très surprenante. « Meet your Demise » démarre en coup de canon et prouve la versatilité du groupe et sa capacité à varier les styles. Ici, c’est beaucoup plus rock et ça met du relief et de l’ambiance.

Parmi les autres morceaux, on pointera « Keep on Looking », complètement fantaisiste et dépourvu de toute mélodie, où les chanteurs rivalisent de créativité, le rentre dedans « We Live on your Street », avec une voix feminine complètement déjantée, « We Can Die now », un morceau funèbre qui reflète une « philosophie » dans l’air du temps, « Vagabondage », un titre rock parsemé de gimmicks amusants, et « Horn Song », un parfait exemple de cacophonie organisée. Et bien sûr le titre caché, un rock sauvage de 4 minutes.

Cet album ne fera pas l’unanimité à cause des voix, notamment. Pourtant, la surprise passée, il ne manque pas de pertinence dans le style expérimental. C’est loin de valoir Animal Collective mais à part parfois les Breeders, ça ne ressemble à rien de connu. Un groupe innovant à surveiller.
NB : l’album dure 1 h et non 75 minutes 29 comme indiqué. Une interruption de plus de 14 minutes, ce n’est pas de la musique.

Pays: US
Le Grand Bag LGD 304
Sortie: 2007/06/18

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