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MORRISON, Van – Keep It Simple

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Vénéré par David Thomas, le leader de Pere Ubu, Van Morrison a déjà 33 albums derrière lui. Pourtant, il lui arrive de revisiter son passé comme s’il voulait en garder le meilleur. C’est le cas ici, où il simplifie encore sa démarche pour la rendre plus dépouillée, plus intérieure, voire mystique, entre religion et philosophie. De plus, tout est fait pour soutenir le chant. On se souvient de la qualité de « Pay The Devil », sorti en 2006, et de « The Best Of Volume 3 », sorti en 2007. Sans atteindre des sommets, il confirme sur « Keep It Simple », surtout grâce à son chant.

Il chante et Ned Edwards joue de l’harmonica sur « How Can A Poor Boy? », un blues légèrement teinté de jazz. Les autres jouent leur partition avec beaucoup de talent et de sobriété. « School Of Hard Knocks » est de la même veine, avec une pointe de soul, mais il chante presque à la perfection, au point qu’il semble difficile de faire mieux. Il est bien soutenu par la guitare de Mick Greene et des chœurs discrets juste ce qu’il faut. L’intensité augmente avec « That’s Entrainment » et l’ukulele de Van Morrison, un morceau qui allie certains aspects de la soul music, du blues et du jazz. Il revisite le passé mais avec sa sensibilité actuelle, bien sûr. Très bon titre !

La préoccupation matérielle apparaît sur « Don’t Go To Nightclubs Anymore », un morceau soul qui contraste avec l’esprit de l’album, et que ne renieraient pas les plus grands, avec la steel guitar de Sarah Jory, l’orgue de John Allair, les chœurs et la guitare de Mick Green en soutien. Le lent gospel « Lover Come Back » est remarquablement chanté et bénéficie du jeu magnifique de John Allair à l’orgue et du jeu très sobre de la rythmique, avec cette fois David Hayes à la basse et Neal Wilkinson à la batterie. Les chœurs sont aussi parfaitement en place, de même que le jeu de Cindy Cashdollar à la steel.

Le très cool « Keep It Simple » est une petite merveille de simplicité, avec la combinaison chant – guitare – basse – batterie et un Geraint Watkins relativement discret à l’accordéon. « End Of The Land » est un magnifique morceau soul acoustique et lent fait de simplicité mais cette fois, des choeurs accompagnent très bien le chant, qui en devient meilleur encore. Le solo à l’orgue est également exemplaire. « Song Of Home » est un titre qui comprend un aspect country accentué par la présence de la steel guitar, de la mandoline et du banjo. Les chœurs habillent le morceau dont les arrangements sont conçus dans le sens de la simplicité.

« No Thing » est aussi un titre entre country, soul et jazz, lent et dépouillé, destiné à mettre en exergue la voix limpide de Van Morrison. C’est Cindy Cashdollar qui joue de la steel guitar. « Soul » est un morceau que ne désavoueraient pas les plus grands du genre et sa voix se distingue aussi dans ce registre, auquel il s’est adapté au fil du temps. Il y joue du saxophone mais les guitares y tiennent pour une fois une grande place. Saxophone et ukulele sont les instruments joués par Van Morrison sur « Behind The Ritual », un morceau tout en nuances dont la dimension spirituelle est évidente. C’est un chemin souvent parcouru par ceux qui sentent petit à petit approcher l’heure de la mort.

Cet album est bien dans le style actuel de Van The Man. Il n’apporte rien de très nouveau mais par la magie de sa voix, il se laisse écouter avec beaucoup de plaisir.

Pays: IA
Exile / Lost Highway 1763077
Sortie: 2008/02/01

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