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QUIKION – Kaprico

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On retrouve un Quikion fidèle à lui-même, c’est-à-dire amateur de cultures exotiques. Cette fois, son inspiration semble venir essentiellement d’Europe. Pourquoi choisir le folklore européen plutôt que japonais ? Il est permis de s’interroger sur les motivations profondes du groupe japonais. Est-ce pour choisir une niche différente de ce que font les autres groupes japonais ? Cela reste un mystère mais aller chercher l’inspiration ailleurs est une constante chez eux. On retrouve ici un Quikion très capable sur le plan technique et un peu moins à l’aise question feeling.

Le personnel du groupe n’a pas changé. On retrouve aujourd’hui Eiji Oguma, qui joue de la guitare, du bouzouki et de l’ukulele, Yukiko Totoki, qui chante et joue de nombreux instruments peu usités, et Emi Sasaki, qui fait de même mais ne chante pas. En 2003, Quikion a sorti « Ramadan » et en 2006, « Hallelujah », deux albums de bonne qualité sur le plan technique.

Il se dégage de cette musique un mélange de nostalgie et d’intérêt réel pour la musique folk traditionnelle, qui fait appel à de nombreux instruments peu usités que le groupe aime utiliser, comme le psaltery, une sorte de petite harpe, le concertina, un instrument proche de l’accordéon, et la célestina, un instrument mécanique ancien, par exemple. Le très court instrumental « Introduction » entame l’album en douceur. Lui succède « Happy, Lucky, Goodbye », qui laisse apprécier la voix bien posée de Yukiko Totoki et est dominé par l’accordéon de Emi Sasaki.

Curieusement, « A Song For Masochistic Blues » prend le mors aux dents, comme si le trio voulait à tout prix exhiber sa virtuosité sur un titre qui demande plutôt de la mesure, voire de la réserve. Il n’est donc pas question ici de sentiment. Vous avouerez que pour un blues, c’est assez bizarre, d’autant plus que l’accordéon est omniprésent. … « Chançonetta Tedescha », outre son orthographe particulière, est un instrumental qui comprend des instruments rarement usités de nos jours, comme la guimbarde.

« Lahla-Bye Bye Bye » semble manifestement inspirée de la musique traditionnelle chantée d’un pays des Balkans mais avec une connotation arabisante. Cela donne un amalgame plutôt agréable à écouter avec de nouveau l’accordéon en vedette. « The Crescent Moon Night » est un morceau assez enlevé qui fait aussi la part belle à l’accordéon, décidément très prisé par ce groupe, mais ce sont quand même les intonations de la voix qui captent un maximum d’attention.

Mais il y a aussi de la musique norvégienne sur cet album avec « Statt Opp Krestjan Støvelkraga », un morceau instrumental qui met en exergue l’accordéon mais aussi des instruments plus rares. C’est le cas aussi de « Summer Child », une berceuse, et cette fois c’est l’harmonica qui agrémente cette belle musique qui semble nous venir tout droit des îles britanniques, tandis que le court « Tiny Lights » est plutôt issu des anciens pays de l’est et le violon tient compagnie à l’accordéon pour accompagner la voix.

« The Cat Maker » est un autre titre instrumental qui semble avoir pris sa source dans les pays de l’est. Ici, ce sont les clochettes qui servent d’éléments exotiques avec toujours l’accordéon en point de mire. Vient ensuite le meilleur morceau de l’album, « Hyakunin-cho », qui met en valeur la voix mais aussi cette mélodie douce amère d’une grande beauté. Il y a du rythme, de l’émotion et du sentiment sur cette musique qui nous vient manifestement de Russie mais qui comporte quelques accents orientaux.

L’instrumental « Tali-la » est un morceau joyeux qui vient sans doute des Balkans mais la musique semble avoir subi des influences de la Grèce voisine. En tout cas, elle apporte au bon moment un élément tonique à cet ensemble nostalgique. « Balerias On The Table » est aussi un morceau qui exprime la joie de vivre et incite à la danse. Lui aussi doit venir de l’Europe Centrale et le concertina y est mis en évidence. « Merry Melancholy » est aussi un instrumental qui évoque les quais de Paris à une époque où le monde était encore à la mesure de l’Homme.

Bon album d’un groupe qui reproduit les mêmes recettes d’un disque à l’autre sans beaucoup évoluer. Il comporte néanmoins de bons titres comme « Hyakunin-cho » ou « Merry Melancholy », qui dégagent de la nostalgie et qui évoquent une époque révolue.

Pays: JP
Musea Parallèle MP 3072.AR
Sortie: 2007/12

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