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PASSE MONTAGNE – Long Play

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Passe Montagne est un projet parallèle de Julien Fernandez, le batteur de Chevreuil. On y sent de nouveau l’influence de Shellac mais en plus déjanté encore. Et de nouveau, c’est la batterie qui induit la musique, folle à lier et pourtant attachante. On doit l’enregistrement à Miguel Constantino et à W. Ottonecker.

On entame le set avec « Carboglace », une fantaisie rapide destinée à introduire la suite. Puis vient « Dactiloca » et ça devient déjà plus sérieux. Ici aussi, l’ami Fernandez se déchaîne comme si sa vie en dépendait. C’est fou le travail qu’il peut abattre. Il y a de quoi décourager ses accompagnateurs. « El cartucho » est plus lent mais tout aussi saccadé. C’est un véritable festival de percussions à lui tout seul mais Gilles Montaufray et Samuel Cochetel lui donnent une réplique digne de lui.

Vient ensuite « Tire Fesse To Heaven », la longue ascension vers la gloire, sans doute. Même rythme saccadé, même contretemps. C’est « Sierra perdita de los tayronas » qui lui succède avec l’aplomb de ceux qui ne doutent de rien. « Bomarzo » est un autre festival mais avec la basse en soutien, cette fois. Et tout le monde s’amuse. « Altamonica » commence en coup de poing et la guitare peaufine ses riffs pour tenir tête à ce furieux cogneur qui semble ne pas connaître de limites, pour la plus grande joie de l’auditeur.

« Crocodile Empire » est une autre manifestation de folie de Fernandez mais cette fois, il se heurte à une guitare qui ne s’en laisse pas conter. On assiste alors à une démonstration d’improvisations et à un dialogue entre les guitares, énervé et mené à son paroxysme. « Song and Dance » comporte quelques borborygmes dûs à Paul Rodden et qui font penser à notre Arno quand il est sobre mais les guitares et la batterie croisent de nouveau le fer avec une adresse incroyable.

Suit l’inaltérable « El Dorado enemigo in polvo », qui met en scène des divagations improvisées sur un thème musical soigneusement préparé pour l’occasion. C’est une manifestation de talent à l’état pur mais qui s’appuie sur une musique moins anodine qu’il n’y paraît. « Automatic Video » comprend un thème plus guilleret qui relâche quelque peu la tension qui règne depuis le début. Les musiciens veulent aussi montrer qu’ils savent s’amuser. Avec « Dracula », la tension remonte évidemment d’un cran et la dramatisation reprend ses droits. Julien F. y va d’un solo pas piqué des vers. Enfin, nouvelle récréation avec « Lafayette », une conclusion qui comprend un banjo et qui sied parfaitement à cet ensemble avec des percussions et des riffs inventifs en diable.

Ce « Long Play » est un bon album de math noise rock abrasif qui s’impose après quelques écoutes.

Pays: FR
Ruminance / Mandaï Distribution Rum 028
Sortie: 2006/03

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