NIGHTWISH – Dark Passion Play
Nightwish s’est fait une place de choix dans le monde du métal symphonique et ce nouvel album ne fera qu’asseoir leur réputation. C’est d’autant plus certain qu’il est terriblement ambitieux et plus symphonique que jamais. Pas étonnant donc que leur prochain concert ait été déplacé de l’AB à la salle du Lotto Arena à Anvers.
Ce « Dark Passion Play » est ambitieux. Pour preuve, ils ont fait appel à un véritable grand orchestre symphonique pour les accompagner. De plus une imposante chorale gospel s’est ajoutée à la bonne quarantaine de choristes de l’orchestre. C’est dire si la partie vocale est puissante. Et cela sans oublier la voix haute de leur nouvelle chanteuse Anette Olzon.
Là où beaucoup se sont cassés les dents, Deep Purple par exemple, Nightwish réussit ici un véritable coup d’éclat avec cet orchestre. Dream Theater avait aussi essayé la chose il y a peu mais c’était en live et la réussite n’était pas vraiment au rendez-vous, l’orchestre ne faisant qu’appuyer des arrangements existants. Ici on sent que tout a été pensé dès le départ. L’orchestre s’ajoute au groupe sans le doubler. C’est pour cela que cet album a l’étoffe des tous grands.
Rien que le premier titre, pièce en cinq actes, est une pure merveille. « The Poet And The Pendulum » brille de mille feux. Le métal symphonique du groupe explose sur « Bye Bye Beautiful ». Le chant du bassiste Marco Hietala alterne avec celui d’Anette qui prend des tons qu’on retrouvent aussi, mais en plus soft, chez Blackmore’s Night. Pourtant tout ceci est très dur, plus proche de After Forever ou Epica. Pour preuve cette rythmique heavy à souhaits sur « Amaranth ». Les claviers doublés de l’orchestre symphonique prennent une ampleur à la puissance dévastatrice. La voix puissante de Hietala pousse des cris, se déchire, se fait grave et intrigante sur « Master Passion Greed ». L’antre du diable n’est pas loin, les choeurs amplifiant la tourmente.
Pourtant ils savent aussi nous distiller de la douceur. « Eva » en est un bel exemple. Le chant d’Anette y est splendide, sa voix nous faisant chavirer et le solo de guitare de Emppu Vuorinen nous liquéfiant. Le soleil brûlant de « Sahara » nous plonge dans les temps anciens avec à un moment un petit mélange métal arabisant. Impossible de résister à tant de beauté ! Les arrangements sont splendides, captivants, ensorcelants. Nul doute que Nighwish a trouvé en Anette Olzon une grande voix du métal symphonique. Cette chanteuse leur convient à merveille.
Plus l’album avance, plus des tons Tolkien s’incrustent dans leur métal. Ils s’installent avec le plus pop « For The Heart I Once Had » mais c’est véritablement à partir de « The Islander » qu’on s’y sent complètement baignés. Ce titre acoustique est une respiration d’une grande douceur mélancolique aux couleurs écossaises. Les tons de l’instrumental « Last Of The Wilds » ramène aux premiers albums de Mostly Autumn. Pas étonnant donc que nous y ressentions Tolkien et ce n’est pas « 7 Days To The Wolves » qui le démentira tant on se sent proche de la forge de Sauron. On dirait une finale tant il est puissant. Pourtant c’est avec l’enveloppant « Meadows Of Heaven » que l’album se termine sur des tons mélancoliques et en véritable apothéose.
Ce Nightwish est un petit chef d’oeuvre de métal symphonique. Les fans du groupe tout comme ceux de After Forever, Epica, Within Temptation, etc, devraient foncer immédiatement chez leur disquaire acheter cette rondelle. Surtout ne manquez pas leur prochain passage chez nous.
Pays: FI
Nuclear Blast 27361 19232
Sortie: 2007/09/28