ABIGAIL’S GHOST – Selling Insincerity
Le jeune groupe Abigail’s Ghost nous vient des Etats-Unis. Il a été fondé par le chanteur et guitariste Joshua Theriot et le bassiste Kenneth Wilson, tous deux amis d’enfance. En 2003, ils quittent la Lousiane pour le Berklee College de Boston afin d’y étudier la musique. Pourtant Wilson ne s’y sent pas bien et rentre en Louisiane pour étudier la biologie. Theriot reste au collège à Boston et ils communiquent via internet. C’est aussi par ce biais qu’ils composent ensemble malgré la distance. Après avoir écrit les parties de claviers et de batterie pour des musiciens fantômes, ils décident qu’il est temps de faire quelque-chose avec cela. Ils contactent un vieil ami claviériste nommé Brett Guillory qui se montre enthousiasmé par ce qu’ils veulent faire. S’ajoutent ensuite le guitariste Randy LeBoeuf et le batteur John Rodrigue. Le groupe est au complet, Abigail’s Ghost est né.
« Selling Insincerity » est leur tout premier album. Il a été enregistré à La Nouvelle Orléans et mixé à Boston en 2006 pour finalement sortir l’année suivante sur leur propre label Aesperus Music. Parmi les influences, on y ressent celle de Porcupine Tree. Mais une autre bien frappante est celle des Allemands de RPWL. Sans doute y a-t-il un mélange des deux avec prédominance tantôt de l’un tantôt de l’autre.
Dans le rock progressif proposé par Abigail’s Ghost, certains tons se montrent accrocheurs avec de belles mélodies chantée par Joshua Theriot dont la voix douce et aérienne caresse l’auditeur. Il y a aussi des ambiances plutôt floydiennes. Il faut dire que les deux références citées ont elles-mêmes Floyd dans leurs cartons.
Des titres comme « Mazurka » et le splendide « Sellout » confirme bien la tendance Porcupine Tree. Les guitares heavy et agressives de ce dernier sont là pour le prouver. Un titre des plus frappants dans ce style sera « Cerulean Blue ». Les différents tableaux qui le composent allient énergie avec les guitares et dépouillement avec une rythmique à la basse très marquée. « Seeping » est également dans la même veine mais avec une puissance plus marquée et une plus grande diversité côté arrangements. C’est d’ailleurs un des meilleurs titres de l’opus.
Du côté RPWL, on notera « Waiting Room » mais aussi « Dead peoples review » ou « Monochrome ». Les tons se montrent alors un peu plus pop rock, les guitares sont plus discrètes voire acoustiques (elles se révèlent surtout en solo) et ce sont les claviers qui prennent de l’importance. La douceur du chant fait le reste.
Voilà un jeune groupe américain qui est promis à un bel avenir sur le terrain du rock progressif moderne. Si vous aimez Porcupine Tree, RPWL et Pink Floyd, ce premier opus devrait retenir votre attention. Ses faiblesses ? Sans doute sont-ils un peu trop proches de leurs modèles. En tout cas, c’est un groupe à tenir à l’oeil.
Pays: US
Aesperus Music AMCDAG03
Sortie: 2007/03/13