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CARBON/SILICON – The Last Post

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Pour faire très court, en 1975, Mick Jones et Tony James ont joué ensemble dans un groupe appelé London SS, qui a duré ce que durent les roses. Peu après, Mick Jones est devenu le guitariste de The Clash puis de Big Audio Dynamite et Tony James a joué dans Generation X avec Billy Idol ; il a ensuite fait partie de Sigue Sigue Sputnik, un groupe éphémère. Ils se sont retrouvés des années plus tard et ont offert gratuitement leurs compositions sur le net. Carbon/Silicon est né de leur association officielle en 2002. Pour mémoire, Mick Jones a aussi été le producteur de « Down In Albion » des Babyshambles.

Leur rock accrocheur et dansant sur « The Last Post » est un retour aux sources et c’est la qualité qui est au rendez-vous. Le style de jeu saccadé de Jones rappelle le Clash et le débit des paroles évoque Joe Strummer mais il est accompagné de samples à la Big Audio Dynamite et c’est très différent comme état d’esprit. L’album est bien sûr centré sur la politique, la guerre, les problèmes de société et la condition humaine, leur style est incisif et ils ont gardé intact leur esprit frondeur mais en restant positifs. Mick Jones insiste beaucoup là-dessus.

« The News » est un constat positif de la vie actuelle. Les gens deviennent plus exigeants dans tous les domaines et ça oblige les gouvernants à en tenir compte. C’est en tout cas ce que dit la presse. Mais faut-il croire tout ce que dit la presse ? Ambigu, non ? « The Magic Suitcase » semble contenir tout ce que l’on désire mais ça sert à quoi si c’est pour perdre son âme ? C’est une allusion très claire au terrorisme qui empêche les gens de vivre normalement. « The Whole Truth » rappelle le Clash et fait suite au morceau précédent. On y aborde le problème de la répression pour se maintenir au pouvoir. Cette répression s’adresse autant aux innocents qu’aux terroristes.

« Caesars Palace » dénonce les excès de la société de consommation et prône la satisfaction des besoins essentiels au détriment du superflu en mettant l’accent sur les vraies valeurs. « Tell It Like It Is » est une invitation à « ralentir les échanges » et à réfléchir à la finalité de ce rythme endiablé qu’on nous impose. Le texte invite aussi les gens à dénoncer ce type de pratique. « War On Culture » s’insurge contre la culture qu’on impose aux masses et revendique le droit de choisir au nom de la liberté de pensée.

« What The Fuck » rappelle le Clash par le ton vindicatif et cinglant de son propos. « Acton Zulus » est du même tonneau mais dépeint le monde du show business et dénonce le gaspillage de son talent quand on pète les plombs. « National Anthem » rappelle T-Rex non par son côté glam mais par la douceur du ton. Jones s’adresse aux enfants et leur demande de créer un monde où règne l’amour et le respect et plaide pour les soins de santé accessibles à tous. On nous l’a bien changé, Mick Jones.

« Really The Blues » se penche sur le sort des artistes et les invite à s’unir pour faire face aux difficultés. « Oilwell » aborde le problème des guerres en Afghanistan et en Irak. « On devrait plutôt fournir de la nourriture et des CD (?) au lieu d’envoyer des soldats là-bas. Ce serait plus efficace », dit-il. « Why Do Men Fight? » s’attarde sur la condition humaine et se demande ce qui pousse les hommes à se battre plutôt qu’à s’entraider. Leo « E-zee-Kill » Williams, ex-membre de Big Audio Dynamite et de Dreadzone à la basse et Dominic Greensmith de Reef à la batterie complètent le line-up d’un groupe qui fera encore parler de lui.

Très bon album au style très personnel qui aborde de front les problèmes de la société occidentale mais qui positive à tout propos. On doit pourtant reconnaître que la scansion saccadée de Jones finit par engendrer une certaine monotonie.

Pays: GB
Rough Trade CS 1003
Sortie: 2007/10/01

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