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MINT – Hinterland

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En février 2006, Mint a sorti « Magnetism », un très bon album de rock alternatif. Il remet ça un an plus tard avec un « Hinterland » au moins aussi bon chez Munich Records. La plupart des titres sont assez facilement mémorisables, ce qui va aider le groupe quand il présentera l’album sur scène, d’autant plus que, c’est un truisme, il joue une musique plus rock et plus musclée en concert qu’en studio.

« Brand New Toy » est un très bon morceau enjoué qui fait appel à des instruments que l’on dirait destinés à des enfants, avec en prime les chœurs enfantins de The Middle School Choir from St-John’s International School. Mais quand on lit les paroles, c’est tout le contraire. Les enfants participent à l’ambiance rafraîchissante et jubilatoire mais aussi d’une certaine façon normative, comme si la société devait retrouver l’innocence de l’enfance pour exorciser l’indifférence et la haine qui l’envahissent de partout.

« White Line », qui est aussi un morceau accrocheur bien chanté, est un peu l’antithèse du précédent dans la mesure où il se consacre plutôt aux préoccupations du monde adulte en vantant les mérites de l’amour, en le comparant à une ligne blanche sur une autoroute destinée à guider la conduite. « Giving Blood To Machines » est un morceau rock très rythmé qui fait la part belle aux guitares, dont le jeu est assez rentre dedans et son caractère accrocheur en fait un titre facilement mémorisable, avec également de très bons passages au synthé. On retrouve ici un Mint très proche de son savoir-faire originel.

Cela se confirme sur « Meet Me At The Morasko », un titre pop accrocheur en diable qui comporte un très beau passage au melodica et qui risque de faire un malheur dans les charts, notamment au nord du pays et aux Pays-Bas. Mais pourquoi pas ailleurs, après tout ? « IVR The Friendly Voice » est plus lent et plus intimiste. On jurerait que le chanteur est dans la pièce en train de jongler avec les mots pour faire plaisir à ses auditeurs mais il est seulement au téléphone. On y retrouve un peu l’ambiance sixties des Moody Blues mais avec un zeste de critique d’une société qui a besoin d’un moyen de communication pour transmettre ses émotions, au lieu de le faire directement entre personnes. On pourrait en effet se pencher longuement sur ce phénomène à la fois psychologique et sociologique.

« I Save My Smiles » est un morceau encore meilleur qui accroche dès le début. Le chant y est pour beaucoup mais tout le groupe fait preuve d’une cohésion parfaite. Encore un titre qui devrait cartonner au niveau des charts. Très rock, « Medicine » est un morceau chanté au début, pour devenir un instrumental de derrière les fagots après deux minutes et demie. La fin où chacun donne le meilleur de lui-même est plus que brillante. On y retrouve le style du groupe dans ce qu’il fait le mieux. Remarquable ! « The More I… » est un morceau beaucoup plus calme et plus doux très bien chanté par un Erwin Marcisz en grande forme, relayé ici par une voix féminine.

Le climat qui règne sur « Commuters Unite! » est tout aussi calme. Il met en valeur la voix mais confirme aussi la parfaite entente entre les musiciens. Ici, s’il faut en croire l’auteur des paroles, c’est le rêve qui est mis à mal par les moyens de communication. Vient ensuite « Hinterland », un long titre qui comporte de très beaux passages acoustiques avec le melodica bien mis en valeur. La voix est toujours aussi bonne et le morceau comporte une douceur inhabituelle pour le groupe, qui alterne comme à plaisir l’énergique et le feutré.

Cet album de Mint mérite le détour, tant du point de vue du chant que du point de vue du jeu des musiciens. Des titres comme « Giving Blood To Machines », « Meet Me At The Morasko » et « I Save My Smiles » ont tout pour plaire sans faire trop de concessions commerciales. Les problèmes de société, et notamment la communication sous toutes ses formes, semblent être au centre des préoccupations du groupe qui, après quelques écoutes, confirme et même parfait les bonnes dispositions de l’album précédent.

Pays: BE
Munich Records MRCD 291
Sortie: 2008/02/15

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