NOFX – They’ve Actually Gotten Worse Live!
Le groupe le plus drôle du rock ‘n’ roll vient encore de frapper. Il nous vient de Californie et on ne s’en étonne pas. Il faut que le soleil tape très fort pour produire une engeance pareille. Un simple exemple : « C’est à moi qu’on a confié la tâche de retracer l’historique du groupe mais je suis celui qui fume le plus et je ne suis pas capable de me rappeler ce que j’ai fait il y a cinq minutes ». On retrouve un peu dans ce groupe de punk le nonsense de Jeffrey Lewis.
Pour ceux qui se rappellent le frère Alfred, qui écrivait ses « pensées » sur des boîtes à chaussures, c’est un peu le même état d’esprit qui régnait dans le Carré à Liège à l’époque de Marie Clape-Sabots. NOFX affirme un peu n’importe quoi sous les applaudissements nourris des étudiants complices qui n’en demandent pas tant pour s’éclater. Maintenant, de plus en plus jeunes, les « étudiants » se bourrent la gueule le plus vite possible pour atteindre un « nirvana » improbable et se roulent dans le caniveau. A chacun sa culture.
Le groupe californien s’est opposé à George W. mais ça n’a pas suffi pour empêcher sa réélection. NOFX continue pourtant à exercer son humour décapant et faussement anodin. En fait, ce sont des anarchistes qui ne veulent pas se l’avouer. C’est une bénédiction car le rock manque cruellement de ces personnages folkloriques qui ne se prennent pas au sérieux. On n’a pratiquement plus vu ça depuis les Ramones.
Sur cet album, il y a 24 titres tous plus fous les uns que les autres. Ce sont autant de prétextes à exercer leur humour cinglant et iconoclaste. L’album dure presque une heure et l’intérêt ne faiblit pas un instant. Indépendamment de cet humour qui déchire, ils pratiquent un punk excellent à un rythme ultra rapide. Il est interrompu constamment par les dialogues entre les musiciens qui affectent un état second dû à l’alcool ou à des substances psychotropes avec l’aval d’un public déchaîné. Cocasse !
Quelques titres ressortent du lot, néanmoins : « Intro/Glass War », terminé par des dialogues truculents, « You’re Wrong », qui se déroule à la vitesse d’un TGV et parle du … jugement dernier, « Franco – Unamerican », un pastiche des relations bi-latérales entre France et USA, malheureusement composé avant l’avènement du nouvel ami de Carla Bruni, ou encore « What’s The Matter With Parents Today? », « Monosyllabic Girl » et « Fuck The Kids ». A eux seuls, les titres sont explicites.
Bref, si vous avez le sens de l’humour et si vous comprenez l’anglais américain branché, cet album est pour vous.
Pays: US
Fat Wreck Chords / Sonic Rendezvous FAT 722-2
Sortie: 2007/11/19