STEREOPHONICS – Pull The Pin
Les Gallois de Stereophonics persistent dans la bonne direction en confirmant le changement de cap amorcé sur les albums « Language. Sex. Violence. Other? » en 2005 et « Live From Dakota » en 2006. Contrairement à « You Gotta Go There To Come Back », plus pop, sorti en 2003, ces albums amorçaient un virage vers un rock plus costaud.
L’album commence fort avec « Soldiers Make Good Targets » et ses riffs incisifs. D’emblée, on remarque le changement au niveau des percussions. Le batteur est on ne peut plus agressif dans le martèlement de la batterie et ça influence le morceau dans le sens d’une violence accrue. A sa manière, « Pass The Buck » est aussi très rock mais ici, les riffs sont répétés en fonction d’une mélodie qui rappelle Oasis mais en plus percutant. On se rapproche ainsi des premiers albums du groupe.
Sur une très belle mélodie, « It Means Nothing » parle du terrorisme qui a frappé Londres et n’a pas réussi à changer la manière de vivre dans la capitale. On retrouve ainsi la musique pop des albums qui précèdent « Language. Sex. Violence. Other? », quand on pensait le groupe incapable de changer. C’était compter sans la créativité de Kelly Jones et l’apport de la rythmique. « Bank Holiday Monday » est une sorte de récréation qui parle de beuverie et de sexe pendant les temps libres.
Le mid tempo « Daisy Lane » est plus triste et évoque les agressions dont sont victimes les adolescents qui paient de leur vie la possession d’un objet convoité par ceux qui n’ont rien. « Stone » parle d’un amoureux transi de froid pour avoir attendu la petite amie qui tarde à venir. « My Friends » est un pop rock accrocheur qui parle d’une rencontre qui s’annonce bien et de l’épreuve de la nécessaire confrontation de la personne avec les amis.
« I Could Lose Ya » traite de l’incertitude qu’on éprouve lors de la naissance d’une relation. Cela va-t-il durer ? On n’en sait fichtre rien et il faut user de prudence pour ne pas choquer ni commettre un impair. La ballade « Bright Red Star » raconte l’histoire de Mary, une fille charmante, précieuse même, un peu envahissante mais sur qui on peut compter. On n’est pas très loin des Beatles.
Bien qu’il s’en défende, « Ladyluck », sur une musique rock bien appuyée, est plutôt nostalgique et rappelle une période heureuse que l’on s’efforce d’oublier et « Crush » est aussi un rock bien trempé qui parle de la foule qui fait se sentir vivant quand on est avec l’être aimé. « Drowning », au contraire, est plus intimiste au début, bien que très rythmé. Jones voudrait redevenir comme il était avant sans que l’on sache très bien ce qu’il regrette vraiment. Est-ce son amour perdu ou l’innocence de sa jeunesse ? Il a l’impression de se noyer, dit-il.
Cet album rompt sans doute définitivement avec la musique pop un peu impersonnelle du groupe et est excellent de bout en bout. Les Gallois confirment leurs bonnes dispositions apparues sur l’album studio précédent et sont encore capables de se remettre en question après une décennie. Le leader du groupe est toujours créatif et ses textes, sans être des perles rares, sont très convenables. Que demander de plus ?
Pays: GB
V2 VVR1048562
Sortie: 2007/11/12