CD/DVDChroniques

WILLIAMS, Erinn – Digging In The Dirt

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Erinn Williams a reçu une formation de chanteuse lyrique mais elle touche à tous les styles et il est bien difficile de la définir en quelques mots. Elle convient surtout pour les chansons baignées de douceur au contenu un peu bizarre mais la comparaison avec Kate Bush est usurpée : elle est moins théâtrale. Elle chante très doucement et semble parfois un peu mièvre mais elle a aussi des qualités : ses compositions comportent souvent de très belles mélodies.

Son « Awake In Dreams » est plutôt intimiste et elle garde sa voix en réserve. Elle murmure les mots plutôt qu’elle ne les chante ; c’est surprenant pour une artiste lyrique. Elle est parfois accompagnée par des grelots ; c’est idéal à Noël. « Delicate » porte bien son nom. Ici aussi, elle murmure les mots, accompagnée par des cordes, et on se rapproche un peu de l’art majeur mais sans prouesse vocale, sauf vers la fin où on se rend compte qu’elle a une voix bien agréable. « Dirty » reste plutôt dans le ton feutré mais on s’aperçoit qu’elle a un beau brin de voix quand le morceau s’y prête mais ça ne l’empêche pas d’être sobre.

« Yellow Sky » est plus bizarre dans la mesure où elle module sa voix au gré de l’accompagnement. N’empêche, ça manque parfois de nerf et ça devient un peu monotone, comme « Always », qui est pourtant un morceau très doux et agréable mais sans aucun punch, sauf vers la fin où tout le monde semble se réveiller. Sur « Inch By Inch », elle semble vouloir contenir sa voix et la réserver pour de plus grandes occasions. La musique devient bizarre et annonce comme un orage pour se calmer vers la fin.

Plus court, « Darker Shade Of Blue » est aussi nettement plus rythmé et pour tout dire meilleur dans la mesure où ça s’énerve un peu, pendant que la voix reste feutrée mais c’est surtout la mélodie qui est remarquable. « Farthest From Me » est aussi un morceau très doux dans son style intimiste et sa voix prend parfois des intonations enfantines, ce qui n’exclut pas des velléités de chant plus puissant et une performance très honorable jusqu’à la fin.

« Blind » est un chant très doux où elle module ses phrases musicales avec retenue. Le passage au violoncelle est aussi de toute beauté. Par moments, la chanteuse ressemble à Dido mais vers la fin, elle montre l’étendue de son talent. « Indigo » est un morceau acoustique feutré où elle parachève le bilan des émotions qu’elle véhicule. Elle exhibe d’abord les possibilités rentrées de sa voix puis lui laisse libre cours jusqu’à la fin.

Cet album inégal contient un paradoxe : Erinn Williams est douée pour le chant mais elle semble avoir choisi d’occulter ses possibilités réelles pour se mettre au service d’une musique plus simple et moins contraignante au détriment de sa prestation globale. Certains passages sont très beaux, d’autres décevants.

Pays: US
Kitchen Music / Bang!
Sortie: 2008/01

Laisser un commentaire

Music In Belgium