GOO GOO DOLLS (The) – Greatest Hits, Volume One: The Singles
A part « Name », qui est extrait de l’album « A Boy Named Goo », et « Before It’s Too Late », les titres de cette compilation sont des extraits de trois albums : « Dizzy Up The Girl » (1998), qui a signifié un changement de cap dans la carrière des Goo Goo Dolls suite au succès rencontré par le morceau précité, « Gutterflower » (2002), un album consistant même s’il peut paraître « mainstream », et « Let Love In » (2006), auquel on peut faire le reproche d’une production un peu trop lisse.
En tout cas, la compilation est très cohérente et le style du power trio de rock alternatif évolue assez peu au cours des années. Pris séparément, tous les titres sont accrocheurs et susceptibles de figurer dans n’importe quel hit parade. Il y a une sorte de joie de vivre communicative sur cet album d’un groupe qui a sa propre personnalité, bien qu’on les ait comparés aux Replacements. C’était vrai au début, pendant la période où ils oscillaient entre punk et hardcore. Mais ici, on ne reprend qu’une partie de leur carrière, après le succès de « Name », une ballade acoustique irrésistible.
Avec sa gueule d’ange, John Rzeznick peut toujours compter sur les filles pour le plébisciter. Mais il n’a pas que ça, loin de là. Son jeu de guitare, sans être agressif, fait bien partie du paysage rock et son chant, tantôt bien assuré, tantôt empreint d’un sentiment de déception, est un autre atout majeur. D’autre part, les arrangements sont bien choisis et la cohésion du groupe est remarquable. Sans viser les sommets, le groupe a bien tenu son rang. On se souvient aussi que John Rzeznick a chanté sur « For Your Love », un morceau extrait de l’album « Birdland » des Yardbirds en 2003.
Sur un mid tempo soft rock, « Let Love In » est une déclaration d’amour à une jeune femme qui se promène dans une rue froide et sombre. Il a découvert en elle des qualités invisibles pour les autres. « Tu es la seule en qui j’ai toujours cru », lui dit-il. C’est sur un tempo fort proche du précédent que « Dizzy », affublé d’une belle mélodie, raconte une autre déclaration d’amour. « Ce que tu es tombe du ciel comme une étoile », dit-il. Le vilain dragueur ! C’est déjà son deuxième flash ! « Here Is Gone » fait un peu penser par moments à Oasis mais il ne faudrait pas en déduire une ressemblance car celle-ci est totalement fortuite et très temporaire.
« Slide » est un autre soft rock mid tempo du power trio new yorkais. Cette fois, il voudrait se réveiller près d’elle et rester silencieux pour mieux apprécier sa chance. Seulement voilà, engoncée dans son éducation puritaine, elle n’ose pas … « Name (new version) » vient de l’album « A Boy Named Goo ». C’est lui qui par son succès a changé la carrière des Goo Goo Dolls. Ici, on a droit à une nouvelle version où on parle de l’influence de la réussite sur l’amitié.
Si cela avait un sens, on pourrait continuer ainsi à décrire jusqu’à la fin les autres titres mais l’impression qui se dégage de cet album, c’est qu’après un quart d’heure, on éprouve le sentiment d’entendre toujours le même morceau, à part sur « Iris », un remake de « Name » qui représente la contribution du groupe à la bande sonore du film City of Angels. L’ensemble est un peu monotone et presque trop propre sur lui. On attend l’étincelle mais en vain. Ceci dit, beaucoup de groupes actuels ne sont pas capables d’atteindre cette qualité d’ensemble, sans défaut majeur.
Pays: US
Warner 936249974-7
Sortie: 2007/11/19
D’accord sur l’ensemble de la chronique; les Goo Goo Dolls tournent en rond depuis Gutterflower et sont très loin de l’album « A boy named Goo », qui est peut-être leur plus abouti (mais c’est purement subjectif). Dans cet ordre d’idée, on pourra alors préférer le best-of précedent « What i learned about ego opinion », qui reprend la première partie de leur carrière (la meilleure ?..)