PUSCIFER – V is for vagina
Mais d’où vient ce Puscifer me direz-vous ? Il s’agit ni plus ni moins du projet solo du chanteur de Tool, Maynard James Keenan. Avec l’aide de Mat Mitchell à la production et Alan Moulder au mixage, il nous propose un album qui en étonnera plus d’un. Le design est tout aussi inattendu se présentant sous la forme du folder explicatif que vous trouvez devant votre siège dans un avion, celui des cas d’urgence, ou comment s’extirper de cet oiseau de métal dans les cas extrêmes.
L’emballage ne fait pourtant pas le ramage car franchement on ne s’attend pas du tout à ce genre de musique quand on voit la pochette. Vous voilà averti au cas où vous auriez prématurément décidé de passer votre chemin en voyant l’hôtesse de l’air diablesse de la pochette voire même rien que le titre.
Donc pas de heavy metal, dark, black, hardcore ou autres. Rien de tout cela. Au contraire, Keenan a particulièrement soigné les ambiances sur une musique somme toute assez dépouillée. Sur « Queen B », sa voix grave cultive un certain mystère alors que des choeurs au ton sombre l’entoure et qu’un rythme captivant nous tient en haleine. Dès ce premier morceau on sent qu’il se passe quelque chose, le petit truc que vous sentez dans vos tripes et qui vous dit qu’il faut continuer.
Bienvenue donc sur Vagina Airlines. Votre vol sera confortable. « Dozo » s’étire dans différentes directions. La batterie imprime son rythme et finalement ressemble plus à des percussions tant c’est fouillé. Il y a comme une ambiance aborigène dans les jeux de voix et ce n’est pas « Vagina Mine » qui nous contredira tant l’impression est plus forte encore. « Momma Sed » est emmené par la guitare acoustique.
C’est dans la voix que l’on retrouve le plus de Tool finalement et « Drunk With Power » ne nous démentira pas, la basse jouant une rythmique lourde et sombre. Cela s’amplifie encore avec « The Undertaker » où la guitare s’ajoute avec déchirement. Puis cela se calme avec « Trekka », les jeux de voix genre aborigène reviennent et Maynard chuchote ses paroles. On nage à nouveau en plein mystère plongé dans une sorte d’incantation.
« Indigo Children » présente une batterie simplifiée mais par contre des jeux de sons importants avec d’autres instruments dont un violon qui viennent tendre l’atmosphère de petites notes bien senties. La voix nous invective sur « Sour Grapes » alors que l’ambiance se tisse petit à petit pour nous envelopper et nous hypnotiser. Un côté gospel s’installe. La voix de Maynard s’éclaircit pour terminer avec le doux « Rev. 22:20 » et un accompagnement piano/batterie/basse très intimiste.
Cet album mené par une voix grave et des percussions impressionnantes s’avère très captivant d’un bout à l’autre. Pourtant il est finalement très dépouillé et les autres instruments qui le complètent sont assez discrets mais très efficaces. Si vous voulez faire une découverte, c’est le moment !
Pays: US
Puscifer Entertainment / Sony BMG 886971755121
Sortie: 2007/10/26