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EAGLES – Long Road Out Of Eden

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L'évaluation des lecteurs
[Total: 4 Moyenne: 2]

28 ans qu’on attendait ce nouvel album studio des Eagles. Le dernier « The Long Run » remonte en effet à 1979. C’est dire si l’attente des fans était grande vis-à-vis de ce groupe légendaire. Trop peut-être…

Glenn Frey, Don Henley, Joe Walsh et Timothy B. Schmit se sont dit qu’ils allaient gâter leurs fans qui avaient tant attendu. Aussi ils nous proposent un double album. Pourtant il faut bien constater qu’on se lasse très vite de leur musique au style américain proche parfois d’une certaine variété. Ils ont beau démarrer avec un « No More Walks In The Wood » a capella, un peu à la manière de Crosby, Stills & Nash, qui démontre leurs indéniables qualités vocales, il n’en demeure pas moins que les chansons passent comme elles trépassent. On ne retiendra donc pas grand-chose de ces deux rondelles. Peut-être s’en sont-ils un peu rendu compte puisqu’ils ont aussi annoncé qu’il n’y aurait pas d’autre nouvel album du groupe dans le futur. Celui-ci est donc bien le dernier. Ouf…

Vous me trouverez sans doute vache mais il faut avouer qu’il est difficile de supporter des chansons comme ce très mièvre « What Do I Do With My Heart », de la variété je vous dis jusque même dans des arrangements sans envergure. Et c’est loin d’être la seule dans le cas. Donc non, je ne pense pas être vache en disant que cet opus ne mérite pas tout le tapage qui a été fait. Verdict de la première rondelle : un seul titre vaut la peine, le dernier du disque, « You Are Not Alone », qui avec ses tons folk arrive malgré tout à séduire.

Le second CD démarre plutôt bien. « Long Road Out Of Eden » est un long titre dépassant les dix minutes dans lequel le groupe s’épanouit. Le chant et son grain flatteur se pose miraculeusement bien sur des arrangements qui prennent peu à peu de l’ampleur et la guitare nous propose LE solo de l’album, celui qui vous fera frissonner de bonheur. Oui, ce titre est sans aucun doute la perle de cet opus. On pense alors que cette seconde partie sera meilleure et c’est effectivement le cas, tout au moins en partie. L’inspiration est en tout cas de retour et on se sent agrippé par l’ambiance qui s’installe. « Somebody » emballe avec ses tons Fleetwood Mac. Tiens il ferait un single de qualité. Malheureusement cela ne dure pas même si ce second disque est bien meilleur que le premier. « Business As Usual » et « Center Of The Universe » séduisent mais « It’s Your World Now » horripile. C’est d’ailleurs le plus mauvais de tous, sombrant à nouveau dans la variété de la pire espèce. Malheureusement c’est lui qui termine l’album…

En résumé, ce nouvel Eagles est un des albums à éviter à tout prix. En cette année 2007, il y a bien mieux pour dépenser vos chers deniers. Tout au plus pourrez-vous acheter via iTunes les rares chansons qui valent la peine comme le sublime morceau titulaire.

Pays: US
Eagles Recording 0602517492431
Sortie: 2007/10/29

7 thoughts on “EAGLES – Long Road Out Of Eden

  • Entièrement d’accord avec la critique de Jean-Pierre Lhoir. Les Eagles sont devenus un groupe da variétés et à part une ou l’autre surprise valable de leur part, cela confine à l’indigestion pour tout qui veut découvrir ou écouter de la matière musicale intéréssante. Même le nom du groupe est synonyme de groupe de bal. La boucle est bouclée. Eric

  • Très bonne & juste critique. J’ai failli abandonner l’écoute de l’album après le premier disque qui est juste bon à accompagner l’achat de pâtés dans un supermarché.
    Quelques petits frissons dans le second disque (la plage titulaire est magnifique).
    Don Henley conserve sa voix et son style (lassant mais beau). Timothy B.Schmidt est (et a toujours été) insupportable à mes oreilles. Dommage que Joe Wlash ne participe pas plus…

  • Au risque d’étonner ou même de choquer les précedents membres j’avoue adorer cet album. Il tourne en boucle sur la platine! Malgré tout je comprends les critiques formulés…mais seulement si l’écoute n’est que superficielle. je vous conseille de le réecouter, d’en découvrir toutes les subtilitée et la diversité. En effet ce disque (ces disques plutôt) demande du temps pour être apprécié à sa juste valeur et est en tout cas très loin de la varietoche d’ascenceur.

  • je trouve cette critique très sévère mais surtout incomplète dans le sens où elle occulte complètement une partie très importante de l’album: les textes… et concernant les Eagles, ne pas se pencher sur les textes, c’est grave !
    Pas étonnant alors de trouver cet album mou, mièvre, sans envergure: dans cette chronique seule la forme est prise en compte;
    Et le fond ?… la désillusion, l’amertume, le rêve américain en morceaux, la mélancolie, on n’en parle pas ? bien sûr que cet album est triste et sombre: c’est son but !!! Quant à assimiler les Eagles à un groupe de variétés ou de bal, c’est risible (ou pathétique, j’hésite).
    On peut ne pas aimer ce disque, bien sûr, je l’admets très bien. La seule chose que je ne comprends pas c’est que ceux qui ne l’aiment pas se limitent à la forme et ne se penchent pas sur le fond. C’est dommage.

  • Certains sont allergiques à la musique des Eagles, d’autres pas. Parmi les chauds partisans de leur musique, il y a Marc Ysaye, le directeur de Classic 21 (et accessoirement batteur de Machiavel). Il en parle souvent mais n’évoque que très rarement les paroles dans ses émissions et n’en fait pas un des points forts du groupe. Les avis sont donc partagés et c’est très bien ainsi. Au moins, ça fait réagir les lecteurs qui ont l’occasion d’exprimer leur point de vue sans se faire traiter de tous les noms d’oiseaux. Nous sommes entre gens civilisés. Où est le problème ? Continuez à aimer votre groupe préféré et tant mieux si, en tirant la quintessence de cet album, vous en retirez du plaisir. Mais pourquoi faudrait-il que tout le monde ait les mêmes goûts ?

  • Que les gens aiment ou n’aiment pas n’est pas le problème. Ce que j’essaie de dire (maladroitement, peut-être), c’est que ceux qui n’aiment pas l’album lui reprochent sa molesse et sa pauvreté musicale. Or elle correspond tout à fait à l’ambiance des textes. Ce n’est pas un album de révolte, mais de résignation (« You try to do good/But business as usual/Turns your heart into wood », « Everyone is out there on the loose/Well I wish I lived in the land of fools, no one knew my name/But what you get is not quite what you choose », « I’m not counting on tomorrow/and i can’t tell wrong from right »..)
    Qu’on dise que les Eagles ici font de la soupe (ou de la variété) me gêne un peu et me semble exagéré. Et je ne suis absolument pas un fanatique de ce groupe.

  • Votre avis est clair, bien argumenté et vous êtes modéré dans vos propos. C’est ce que nous demandons à nos lecteurs. Merci d’en faire partie.

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