DE PORTABLES – Topless Is More
De Portables est un de ces nouveaux groupes belges qui tentent de percer sur une scène rock de plus en plus fertile. Ils sont originaires de Gand. Peu connus dans la partie francophone du pays, ils ont pourtant déjà quatre albums à leur actif pour près de dix ans d’existence.
D’un premier abord, ce « Topless Is More » brille par une pochette absolument horrible. De ce côté, ils pourraient être sacrés champions. Mais heureusement il n’y a pas que l’emballage, il y a aussi le ramage. Là De Portables se montrent meilleurs, et plein d’humour aussi. D’ailleurs comment qualifier ce premier titre instrumental nommé « Col Phillins », anagramme de Phil Collins ? Pas loin de neuf minutes d’une ambiance expérimentale emmenée par la batterie secondée par des guitares déchirantes, le tout baignant dans l’hypnose. Sur cette base on pourrait qualifier la musique du groupe d’un mélange de post-rock et de rock industriel.
Comme pour nous conforter dans cette première impression, « Superdedubber » s’écoule mécaniquement dans des tons sombres et mystérieux. Quand la guitare se pointe c’est pour y tailler des arpèges très aériennes sur une rythmique répétitive. Plus de neuf minutes cette fois. Pas de doute ils jouent dans la longueur.
Pourtant ce début instrumental n’est pas représentatif de l’entièreté de ce cinquième album. « Bulletbabe » débute par un chant aux tons Beatles. Après un passage assez indigeste d’électronique, tout devient très rock. Voilà une autre de leurs facettes des plus agréables avec cette fois une guitare déchirante à souhaits. Un rythme hypnotique emmène « Vegetarian BBQ » alors que le chant est plus proche du parlé que du chanté, un peu à la manière floydienne. Puis « This Is A Song » redevient plus rock, mais toujours très hypnotique avec une rythmique carrée et invariable d’un bout à l’autre.
C’est ensuite que cela se gâte, la deuxième partie de l’album étant nettement moins intéressante. Ils se portent alors vers de l’électro insipide et même très pop. Le somnifère est livré avec. Terriblement lassant ! Malheureusement la suite est du même tonneau frisant même la variété sur la fin. Seul « In The Zoo There’s A Coo » se montrera relativement à la hauteur gagnant en intensité une fois le chant terminé.
Finalement ce nouveau De Portables est plutôt mi-figue mi-raisin. Une première moitié très intéressante fait place ensuite à des titres plutôt disparates et sans envergure, sans compter ce tirage en longueur inutile de la fin du CD. C’est un peu dommage. N’empêche qu’une partie pourrait plaire aux amateurs de Sonic Youth.
Pays: BE
Stilll SCD011
Sortie: 2007/10/22