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OLSON, Mark – The Salvation Blues

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Comme Gary Louris, Mark Olson a fait partie des Jayhawks de 1985 à 1995. Après la dissolution du groupe, il s’est retiré dans le désert à Joshua Tree et a fondé les Creekdippers avec sa femme de l’époque, Victoria Williams, et Mike Russell, un multi instrumentiste. Deux ans plus tard, il a entamé une carrière solo. Ses paroles sont d’un très bon niveau et sa musique country folk est à la fois intimiste et universelle. Sa démarche s’apparente un peu à celle de Johnny Cash, Bob Dylan ou Elliott Murphy.

Le présent album évoque notamment les conséquences néfastes et les séquelles laissées par son divorce en 2006. Il n’a pas seulement perdu sa femme mais aussi sa maison dans l’aventure. Sans maison, il a voyagé et s’est rendu chez des amis un peu partout en Europe. Pour composer les démos de son album, Mark Olson s’est rendu chez des amis écrivains au Pays de Galles. Comme eux, il a pris l’habitude d’écrire chaque matin et ça lui a réussi. Il est ensuite allé en Norvège puis en Pologne, toujours chez des gens qu’il connaissait.

Mais chaque matin, malgré sa peine immense, il a décidé de vivre. Les premiers morceaux de son album, « My Carol » et « Clifton Bridge », bien que baignant dans la mélancolie, sont autant de preuves de son désir de faire face à l’adversité et d’aller de l’avant. Voici un extrait de « Clifton Bridge » : « Some people come here to die/We came here to live/There’s a hope in our hearts/There’s a future in our soul ». A noter un magnifique solo au violon, qui convient parfaitement à la situation. Gary Louris, un ancien Jayhawks comme lui donc, l’a aidé à composer « Poor Michael’s Boat ». Le fait de se sentir entouré d’amis l’a sans doute sauvé du désespoir.

« National Express » est plus triste. Les adieux sur les quais de gare ne sont pas souvent l’occasion d’être plié en quatre mais « Salvation Blues » parle de rédemption, ce qui est déjà plus optimiste. Cela ne s’arrange pas avec « Keith », un chant triste qui parle du suicide de son père, d’autant plus qu’il a composé le morceau suivant, « Winter Song », avec son ex-femme. Puis vient « Sandy Denny », qui fait diversion avec la description de petites scènes où la chanteuse anglaise apparaissait quand elle était jeune. C’est sa façon à lui de mêler rêve et réalité. Son malheur lui fait songer au temps qui passe et au long chemin à parcourir seul.

« Tears From Above » est aussi dans la note mélancolique de l’album mais même si la tristesse est bien là, « l’herbe bien verte continue de pousser », nous dit-il. Peut-on imaginer message d’espoir plus clair ? Pour corser le tout, « Look Into The Night » est un autre titre qui évoque le suicide de son père. Dans ce contexte, la description des lieux où régnait le bonheur familial est assez poignante. Sur « My One Book Philosophy », il nous confie notamment qu’il n’a plus de maison, avec un accompagnement minimaliste. « Copper Coin » et « Your Time Will Come » sont des titres bonus qui s’inscrivent dans le contexte sans vraiment faire partie du sujet traité. On mentionnera les remarquables parties jouées au violon.

Mark Olson dépeint avec une grande justesse de ton et beaucoup de talent des situations que beaucoup connaissent pour les avoir vécues personnellement ou par procuration. Par son côté humain et universel, il devrait plaire à beaucoup de monde. Il sera à Gand le 1 décembre et au Spirit of 66 de Verviers le 2 décembre prochain avec en première partie Ingunn Ringvold, une norvégienne talentueuse qui joue de la guitare acoustique sur cet album.

Pays: US
HackTone Records / Rough Trade R2-205884
Sortie: 2007/06/12

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