SUGAR RAY AND THE BLUETONES – My Life, My Friends, My Music
Sugar Ray and the Bluetones s’est progressivement constitué à partir de la fin des années 1970 autour d’un chanteur et harmoniciste originaire du Connecticut, Sugar Ray Norcia. Outre les musiciens originaux toujours présents actuellement et cités ci-dessous, cette formation comprenait également le célèbre guitariste Ronnie Earl, membre à une époque d’une équipe réputée, Roomful of Blues, avec laquelle Sugar Ray collaborera aussi longuement.
Autant le dire d’emblée, ce nouvel opus laisse dubitatif. Le « Blues » et l’harmonica semblaient devoir constituer la charpente de l’ouvrage, ou, à tout le moins, deux des ingrédients majeurs, auxquels devait s’ajouter le chant de Sugar Ray. En fait, seul ce dernier élément est présent de bout en bout, omniprésent même et dans tous les registres. Quant au « Blues » et à l’harmonica, ils se retrouvent dans les quelques compositions personnelles de Sugar Ray, de loin les plus intéressantes d’ailleurs. Elles permettent de situer aussi les capacités de notre homme à l’harmonica et libèrent en même temps ses musiciens qui trouvent alors tout l’espace pour s’exprimer merveilleusement en solo.
Pour le reste, le champ d’action du groupe est vaste, mais surprenant, avec un cachet général respirant les années 1950. Sugar Ray semble adorer le rôle de « crooner ». On croirait entendre le grand champion du genre, Frank Sinatra, soutenu par un bel orchestre aux interventions prévisibles. Tous s’enfoncent alors allègrement dans une musique de « music-hall », typiquement américaine, malaxant tous les styles pour en faire un conglomérat digeste pour un public bedonnant, en costume et cravate ou robe de soirée, affalé dans le bon fauteuil d’une salle huppée. Bizarrement, le groupe ne semble pas être gêné par ce choix et s’intègre sans problème dans le moule choisi par son leader. De temps en temps, l’harmonica, le piano ou la guitare dévient légèrement la ligne, mais sans une envie réelle de poursuivre.
Ceci dit, qu’on ne s’y trompe pas : bien que ronronnant, tout cela est très bien fichu tant au niveau des compositions que de l’interprétation. Les quinze titres s’écoutent sans aucun déplaisir et sans la moindre sensation de lassitude.
En conclusion, les amateurs de « crooners » et de « music-hall » seront ravis, surtout ceux appréciant ce que l’on pourrait appeler le « Blues Music-Hallisé ». Pour ce qui est des amateurs de « Blues » plus proche des origines ou même mâtiné de « Rock » et de « Funk », il faudra voir en fonction de l’état d’esprit ou du stade de digestion de chacun.
Les titres (60’32) :
- « Oh, Babe » (Prima/Kubak) (3’05)
- « Little Green Talking Frog » (Norcia) (4’17)
- « I Want to Be with Her » (Bartholomew/King) (4’35)
- « You Better Change Your Ways » (Gabler/GSS/Garfield) (2’49)
- « Money Taking Mama » (Norcia) (5’53)
- « Shut your Face » (Norcia) (5’41)
- « I Don’t Know » (Williamson) (2’55)
- « No Sorrow No More » (Norcia) (3’10)
- « The Last Words of a Fool » (Norcia) (4’06)
- « Oh, Oh, Of Pretty Baby » (Norcia/Mahfood/Geraci) (3’56)
- « Do You Remember ? » (Merriweather) (3’40)
- « Think It over Again » (Norcia) (5’46)
- « I Like my Baby’s Pudding » (Mann/Bernard) (3’41)
- « My Last Affair » (Johnson/Haven) (3’43)
- « Until the Real Thing Comes Along » (Holiner/Nichols/Chan/Chaplin/Freeman) (3’46)
Les interprètes :
- Sugar Ray Norcia : Chant & Harmonica
- Michael « Mudcat » Ward : Contrebasse
- Neil Gouvin : Batterie
- Anthony Geraci : Piano
+ - Duke Robillard : Guitares (1, 2, 3, 4, 12, 13, 14, 15)
- « Monster » Mike Welch : Guitares (5, 6, 7, 8, 9, 10, 11)
- Greg Piccolo : Saxophone Ténor
- Doug « Mr. Low » James : Saxophone Bariton
- Carl Querfurth : Trombone
- Bob Enos : Trompette
Pays: US
Severn Records CD 0042
Sortie: 2007/06/19