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CORAL (The) – Roots & Echoes

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Quand Bill Ryder-Jones a quitté le groupe en pleine tournée qui a suivi la sortie de « The Invisible Invasion » pour des problèmes personnels, ses compagnons étaient perdus. Ils sont ensemble depuis l’adolescence et forment un vrai groupe. De plus, le remplaçant n’était pas à la hauteur. Bill Ryder-Jones est revenu et le groupe a retrouvé sa stabilité mais maintenant, il est conscient de la fragilité des choses. Les six membres du groupe ont été obligés de se redéfinir et de songer à qui ils étaient vraiment. Le résultat se trouve sur cet album teinté de nostalgie intitulé « Roots & Echoes ».

La force du groupe est sa capacité de composition, due principalement à James Skelly mais pas exclusivement ; à l’occasion, les autres y vont aussi de leur composition, avec ou sans ce dernier. Leur musique variée prend sa source dans les années soixante, principalement dans le style psychédélique mais sans vraiment appartenir à un genre ; elle comporte aussi un aspect folk. C’est plutôt pop mais les paroles font parfois penser à Scott Walker, qui en est vraiment très loin.

Proche de la qualité de « The Invisible Invasion », cet album est très agréable à écouter et mérite une attention soutenue. Les belles mélodies douces amères tournées vers le passé ont des qualités indéniables. Elles parlent de déceptions et d’occasions manquées et sont teintées de nostalgie. Qui ne regrette sa jeunesse, même si elle est parfois source de souffrance et de frustrations ?

Quand on entend le début de « Who’s Gonna Find Me », on croit à une xième rengaine de bas étage mais cette impression fugace ne dure heureusement pas. On a affaire à un titre accrocheur mais bien construit et plus élaboré qu’il n’y paraît ; le reste n’est qu’anecdote. C’est pareil pour « Remember Me » qui fait un court voyage dans les sixties et fait revivre un passé empreint de déception amoureuse. Sa mélodie est facile à retenir mais par son sujet, le morceau apporte un élément de réflexion.

« Put The Sun Back » débute sur une très belle mélodie et se déroule dans une atmosphère douce amère et une musique très sixties également. Mais le plus beau titre est sans conteste « Jacqueline », même s’il parle d’un amour à son déclin. Ce morceau véhicule son lot d’émotion et parle à tout le monde. « Fireflies » n’est pas du même acabit et c’est un des rares titres qui met du temps à accrocher mais cela n’enlève rien à ses qualités qui finissent par apparaître.

Bien que porté par un rythme guilleret, « In The Rain » émet des impressions de nostalgie teintée de solitude. C’est ce contraste singulier qui fait l’originalité du morceau et le rend incomparable. « Not So Lonely » évoque le rôle thérapeutique de l’art en général et de la peinture en particulier par la consolation qu’il apporte en perpétuant le souvenir de l’être cher. « Cobwebs » est aussi un morceau riche en émotions qui parle de la magie de l’imagination capable de nous transporter en des lieux dépaysants mais aussi de nous ramener à la triste réalité.

Le très beau « Rebecca You » est un morceau original et accrocheur à la fois. La mélodie se laisse bercer par un flot d’émotions et de souvenirs des jours heureux. « She’s Got A Reason » décrit aussi les espoirs et les déceptions des rencontres éphémères et de la tristesse qu’elles engendrent. Sur « Music At Night », c’est aussi le rêve qui guérit des pensées noires créées par la solitude.

Loin de la fièvre médiatique, un peu comme les Zutons, The Coral a trouvé une niche et se fiche pas mal d’occuper le haut de l’affiche. Il a de nouveau fait un album à la fois varié par sa musique et cohérent par des textes de bonne qualité qui rappellent le temps passé, souvent paré de qualités imaginaires parce que les souvenirs sont éloignés de la réalité, qu’ils habillent d’un manteau d’illusions. Sans faire de vagues, cet album est presque aussi bon que « The Invisible Invasion » et il confirme le statut d’outsider du groupe des environs de Liverpool. Sans crier gare, il reste une valeur sûre du rock actuel.

Pays: GB
Deltasonic Records / Red Ink DLTCD069
Sortie: 2007/08/06

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