GALAHAD – Empires Never Last
Bien de l’eau a coulé sous les ponts depuis l’album « Year Zero« sorti en 2002. Le groupe anglais Galahad a mis bien longtemps pour sortir ce nouvel opus souvent annoncé mais qui n’arrivait jamais. Cette fois ça y est, il est enfin disponible. Alors qu’en est-il, comment ont-ils évolué durant ces cinq dernières années ?
Tout d’abord, il y a eu un changement de line-up. Le bassiste Neil Pepper est parti et a été remplacé par Lee Abraham dont nous vous avions parlé à l’occasion de la sortie d’un album solo. Galahad avait aussi sorti l’an dernier un DVD live (« Resonance« ) enregistré en Pologne. Abraham était déjà de la partie et nous avions ainsi pu le découvrir avec une partie de ce nouvel album.
Ce qui est sûr, c’est que le chant de Stuart Nicholson est toujours aussi prenant. Son expressivité captive tout comme le sujet d’ailleurs, « les empires ne durent jamais », aux allusions à peine voilées sur un certain côté impérialiste du gouvernement américain par rapport au monde. Ecoutez « I Could Be God » et vous comprendrez. Puissant et dramatique à la fois, l’ambiance tendue nous captive. Le leader qui harangue la foule lui faisant croire n’importe quoi histoire d’asseoir son pouvoir rappelle de bien mauvais souvenirs. On croirait cette époque révolue pourtant des événements bien plus proches de nous nous prouvent tout le contraire. Les manipulations sont encore notre lot quotidien et si on n’y prend garde on va droit dans le mur.
Ce nouvel opus se montre aussi plus agressif. Bon d’accord, le sujet s’y prête. Les arrangements utilisant pas mal d’électronique en provenance des synthés de Dean Baker sur « Year Zero » sont remplacés par une ambiance heavy basée sur la puissance des guitares de Roy Keyworth. Les claviers assurent plus les soutiens contrairement à l’album précédant. Le nouveau bassiste apporte un sérieux punch créatif au groupe. Il faut dire qu’il est aussi guitariste dans le privé notre Abraham. Quant au batteur Spencer Luckman, il assure un fameux soutien rythmique à l’ensemble.
Galahad a toujours été imprégné de IQ et c’est encore le cas ici. On y retrouve les couleurs d’un grand IQ mais comme ces derniers sont plutôt discrets et que leur avenir semble incertain on se régalera avec un album qui vaut presque le fameux « Subterranea ». C’est notamment aussi marqué sur « Memories From An Africa Twin » dont les voix feront elles penser à notre Wallace Collection national.
Nos Anglais sortent ici leur album le plus politisé. « Sidewinder » est une critique virulente du gaspillage d’argent et d’énergie dans des guerres justifiées par des mensonges, les manipulations dont nous parlions plus haut, alors que bien des choses ne vont pas près de chez nous et qu’il serait bon de s’occuper de cela avant tout. Seulement voilà, rien que pour se faire valoir les politiciens préfèrent ce qui se passe à l’extérieur histoire de flatter leur ego et de laisser leur trace dans l’histoire. En fait ils démontrent juste ainsi leur médiocrité et leur mépris pour leur peuple. La tension qui règne dans le morceau et la guitare éblouissante de Keyworth marque bien tout cela.
Le morceau titulaire est sans doute celui qui se rapproche le plus de « Yero Zero » tant par ses arrangements aux raffinements synthétiques et par sa construction mélodique. Il est aussi plus proche d’un IQ et les tons sont moins heavy. Mais le plus près de IQ est encore le petit dernier « This Life Could Be My Last… ». Tant les intonations du chant que les claviers nous entraînent dans les ambiances de « Subterranea ».
Ce nouveau Galahad tant attendu marque encore un pas en avant pour le groupe. Il est plus personnel encore, donne plus de place aux guitares et se montre plus moderne avec ses ambiances heavy. Un vrai régal à ne pas manquer mais qu’il vous faudra écouter à plusieurs reprises afin d’en saisir toutes les essences.
Pays: GB
Avalon GHCD 9 / Voiceprint
Sortie: 2007/06