ROONEY – Calling the world

Rooney, ça vous dit quelque chose? Non? Eh bien à moi non plus. Cependant étant donné qu’il m’ait conféré la tâche de chroniquer leur dernier album, je me dois d’en dire quelque chose. Mais c’est là que l’exercice du humble critique rock que je suis est difficile. Car si au vu d’une petite recherche sur internet Rooney a acquis une certaine notoriété sur la « wive Ouest de l’Améwique », il n’en est rien sur notre continent européen. Alors question: les accueillera-t-on les bras ouverts quand ils daigneront franchir notre océan? Plutôt couler leur radeau direct ou à la limite laissons les s’amarrer à un anneau du port du Plus Mauvais skeud de l’année. Car distribuer un tel groupe sur Geffen, un label prestigieux qui a produit Nirvana, amène à s’interroger sur les choix artistiques du dit label, qui semble avoir voulu lancer une réponse américaine tout à fait opportuniste à Keane.

Le résultat? Une power pop rance que même la plus commerciale des radios ne voudrait pas. Regardons toutefois le minois des lascars qui ont commis cette forfanterie dans le livret mal reproduit de notre exemplaire: des clones blondinets qui s’amusent comme des petits fous sur les dunes avec leur buggies, des cheveux mi-longs tous coupés de la même manière. Et comme les p’tit gars de Rooney n’ont que 200 mots d’anglais dans leur vocabulaire, les textes sont à l’avenant. Rooney ne susciterait donc que mépris s’il n’y avait pas quelques petites lueurs dans ce trou noir de la bienséance musicale: un succédané de Genesis qui commence sur un riff pompé sur Queen (« I should’ve been after you ») suivi d’un pompeux « Are you afraid of me » qui sonne comme Yes époque « Owner of a lonely heart », tirant vers le heavy metal FM mais avec un refrain qui se laisse écouter. Enfin la question ultime: qui s’intéressera à Rooney à deux semaines d’une rentrée musicale traditionnellement chargée en nouveautés bien plus intéressantes?

Pays: US
Geffen B000R7I38W
Sortie: 2007/07/13