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O’CONNOR, Sinéad – Theology

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On l’a dit mystique, voire même pathétique pour certains. Ses prises de position courageuses sur la maltraitance des enfants, et le fameux épisode où elle déchira une photo du pape en direct lui ont attiré les foudres de ses pairs (Bob Dylan en premier). Suite à cela, elle préféra sortir du circuit commercial.

Vingt ans après « The Lion and The Cobra » et le choc de cette tête rasée qui laissait échapper une voix d’ange furieux, deux ans après son dernier disque de reprises reggae enregistré sous le patronage de Sly & Robbie, il semblerait que Sinéad O’Connor fasse enfin ce qu’elle veut. Theology est donc son sixième album. Son dernier véritable disque « Faith And Courage » remonte à 2000.

Selon les propres mots de son auteur, « Theology est une tentative de créer un espace de paix en temps de guerre et de faire réfléchir. Les événements du 11 septembre ont fortement influencé l’écriture des chansons. (Ce disque) est une réponse très personnelle et émotionelle.»

Soit un double album comprenant un CD de sessions acoustique enregistrées à Dublin produit par Steve Cooney (The Chieftains) et un autre électrique, enregistré à Londres. Parmi les artistes invités figurent Robbie Shakespeare, bassiste et producteur de reggae qu’on ne présente plus.

Le premier CD, très dépouillé, est destiné à un public amateur de folk pur et dur, même si c’est la configuration qui permet à la voix de l’Irlandaise de prendre toute sa place. L’album s’ouvre sur « Something Beautiful », où, dans la version acoustique, on s’aperçoit de la dextérité de la chanteuse à la guitare. S’exprimant à propos de ce morceau, Sinead O’Connor confie qu’il s’agit du premier morceau composé pour l’album, qui se veut une déclaration d’intention et de gratitude.

« We People Who Are Darker Than Blue » est une reprise réussie de Curtis Mayfield, se défilant sur un tempo lent, avec une orchestration soul orientée club. Le souffle de morceaux comme « 33 », « If I Had a Vineyard » ou la reprise du classique « Rivers of Babylon » lui fait creuser un peu plus sa place à l’ombre d’une modernité tapageuse. Mention particulière au climat inquiétant et oppressant et les effets de voix de « Watcher of Men », une des plus belles réussites de l’album.

Bien sûr elle en fait un peu trop sur « I don’t know how to love », une reprise tirée du « Jesus Christ Superstar » d’Andrew Lloyd Webber et Tim Rice. Mais elle chanterait le bottin qu’on en frissonnerait toujours. Du talent et un ego, mais pas branchée du tout. On respire…

Pays: GB
Rubyworks 4029758792490
Sortie: 2007/06/25

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