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LIBERTINES (The) – Up The Bracket

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Line-up : Carl Barat (guitare, voix), Pete Doherty (guitare, voix); John Hassall (basse) et Gary Powell (batterie).

Réponse anglaise au premier album des Strokes new yorkais, ce CD des Libertines débute en fanfare avec « Vertigo », basé sur un rythme ultra rapide et répétitif. Les voix des deux chanteurs se complètent à merveille et ils interprètent cette mélodie avec beaucoup de conviction. « Death On The Stairs », comme le reste du CD d’ailleurs, s’écoule dans la plus pure tradition punk : c’est une musique minimaliste bourrée d’énergie.

« Horror Show » est également un morceau bourré de violence à peine contenue genre « demain ne s’annonce pas meilleur qu’aujourd’hui » qui rappelle un peu le « no future » des Sex Pistols, tandis que « Time For Heroes » est un peu plus calme et versatile et dénote une propension à la recherche d’une certaine variété dans le style. La mélodie est agréable et le propos plus politique : « C’est la passivité des uns qui fait la force des autres ». Comme on aime entendre cela dans la bouche de jeunes !

« Boys In The Band » ne fera pas beaucoup avancer la carrière du groupe. Il parle de la célébrité et de la façon de la gérer. C’est dommage que depuis lors, ils n’y aient plus réfléchi . ils défrayeraient sans doute moins la chronique ! Mais le rock se nourrit autant des errements de ses stars que de la qualité de leur musique ! « Radio America » est encore plus dispensable. Hideux !

Passons rapidement à « Up The Bracket », qui rachète amplement le précédent titre et comporte une remarquable mélodie rare dans le punk et dénote un talent certain pour la composition. On y dénonce la violence, omniprésente dans la vie actuelle. Sous prétexte de dénoncer ce qui ne va pas, « Tell The King » est aussi une critique de la royauté bâtie sur le sable.

« The Boy Looked At Johnny » évoque à la fois la fascination de New York et le cafard suscité par l’éloignement et le manque des rituels créés par les habitudes. « Begging » fait la part belle à la basse au début. Celle-ci est relayée par des guitares dévastatrices, soutenues par le rythme implacable assuré par la section rythmique. Ce crescendo débouche dans une cacophonie sans nom, pour se terminer sur un rythme jazzy. Surprenant à plus d’un titre.

« The Good Old Days » nous assène son credo : « Si vous cessez de croire à l’amour et à la musique, la fin est proche ! ». Que dire de plus ? Ne vivons-nous pas, en effet, le déclin de la musique, soumise à des impératifs uniquement commerciaux ? « I Get Along » termine l’album en beauté, sur un rythme irrésistible. « Ils disent que j’ai tort de simplement chanter ma chanson : je m’en fiche. » Na !

Un bon album, de nature à faire oublier les frasques des deux fortes têtes du groupe : Carl Barat et Pete Doherty. On aimerait les voir reproduire leurs qualités lors de leur prochain album, mais apparemment, ils ont de la peine à gérer la pression. Puissent-ils, comme les Strokes, réussir leur examen de passage … Si c’est le cas, leur avenir s’annonce plein de promesses.

Rappel des titres :

  1. « Vertigo »
  2. « Death On The Stairs »
  3. « Horror Show »
  4. « Time For Heroes »
  5. « Boys In The Band »
  6. « Radio America »
  7. « Up The Bracket »
  8. « Tell The King »
  9. « The Boy Looked At Johnny »
  10. « Begging »
  11. « The Good Old Days »
  12. « I Get Along »

Pays: GB
Rough Trade RTRADECD065 – 507 0065 020
Sortie: 2002/10/21

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