LOWE, Nick – At my Age
Fils d’un officier de la Royal Air Force, Nick Lowe naît en 1949 et grandit à Woodbridge, une petite ville située près d’Ipswich dans le Suffolk, au nord-est de Londres. Enfant, il apprend le banjo. Il interrompt ses études à 16 ans, et crée son premier groupe Brinsley Schwarz du nom de leur guitariste.
Après un premier album éponyme au printemps 1970, Nick Lowe fait la connaissance de Declan Mc Manus, fan du groupe et futur Elvis Costello, encore adolescent. Avec Silver Pistol (1972), leur album suivant, le style du groupe évolue vers un mélange de country-rock et de rhythm’n’blues Nouvelle-Orléans et reggae. En 1974 sort « The New Favourites of Brinsley Schwarz » où se trouve la seule chanson de Lowe qui ait survécu à l’épreuve du temps « (What’s so funny About) Peace, Love and Understanding ».
En 1976, il fonde un label indépendant, Stiff, et réussit à enregistrer son premier simple « So it goes », en empruntant 400 livres à Lee Brilleaux, le chanteur de Dr. Feelgood. Le style de la chanson rappelle le hard rock léger et swinguant de Thin Lizzy mais les paroles décrivent avec un cynisme ironique les mécanismes de l’industrie du disque. A la même époque Nick Lowe devient aussi producteur du premier album de Graham Parker « Howlin’ Wind », du second Dr. Feelgood « Malpractice », de « My Aim is True », premier album d’Elvis Costello et du chef d’œuvre punk «Damned Damned Damned » des Damned.
Au milieu des années 80, Lowe tombe dans l’alcool et la dépression. Il est remis en selle en 1986 par Elvis Costello qui lui fait produire son album « Blood and Chocolate »(1986) et lui demande de l’accompagner en tournée. En 1992 « (What’s So Funny ‘Bout) Peace, Love, and Understanding » fut ré-enregistré par Curtis Stigers sur la musique du film Bodyguard, album qui se vendit à plus de 15 millions d’exemplaires et dont les royalties firent de Lowe un millionnaire.
Après l’album « the Convincer » (2001), Nick décide de reprendre le chemin des studios avec ses fidèles musiciens Bobby Irwin (batterie) Geraint Watkins (claviers) et Steve Donnelly (guitare). Enregistré sur une longue période et petit à petit, « At My Age » est un album qui s’écoute comme on déguste un grand cru. Du country-rock « A better man », au reggae tout en finesse de « Long Limbed Girl », on reconnaît l’album d’un grand monsieur, à la voix ancrée dans la soul, au service d’une écriture sans faille qui s’encombre ni de fioritures ni de longueurs, la plupart des morceaux ne dépassant pas les 3 minutes. « The Club » est un rock tout en finesse, glissant sur la fin vers des rythmes plus latinos servis par des cuivres. « People Change », trempé dans la soul, rappelle Burt Bacharach. Sur « People Change » c’est Chrissie Hynde qu’on entend avec son timbre de voix reconnaissable entre mille. Le rockabilly « A man in love » est une reprise de Charlie Feathers. « Rome wasn’t build in a day » est une ballade sans faute de goût pour vieux cœurs fatigués et endurcis.
Au terme de l’écoute, « At my Age » nous a fait découvrir un chanteur/musicien/producteur sous-estimé dont le parcours raconté suit l’histoire du rock, dans un album qui couvre de nombreux styles certes classiques mais exécutés magistralement.
Pays: GB
Proper Records PRPCD030
Sortie: 2007/06/04